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Présences Grenoble
Commerce — Le 11 décembre 2024

Les Halles de Chartreuse : Des valeurs chevillées au corps

Depuis un an, Les Halles de Chartreuse à Saint-Laurent-du-Pont étoffent l’offre de produits locaux et bio sur le territoire. Un lieu de vente imprégné de l’ambition forte d’avoir un impact significatif sur l’alimentation.

Pauline Voyard et Robin Eymery, gérants des Halles de Chartreuse © J.-M. Blache
Pauline Voyard et Robin Eymery, gérants des Halles de Chartreuse © J.-M. Blache

Le 10 octobre 2023, Pauline Voyard et Robin Eymery ouvraient officiellement les portes de leur magasin « paysan, local et bio ». Une boutique du « quotidien », où le prix et la provenance de chaque produit sont étudiés, en lien avec les valeurs qui sous-tendent le projet. « Nous souhaitons défendre l’agriculture paysanne et de proximité, créer du lien entre producteurs et consommateurs tout en proposant des prix accessibles à tous », explique Robin. Leur mot d’ordre : le circuit court. Les produits frais sont fournis en direct par des producteurs locaux, et lorsque cela n’est pas possible, l’engagement est pris de ne pas dépasser deux intermédiaires. « Ce qui n'exclut pas un réalisme économique. Nous n’avons pas de bananes, car elles sont produites vraiment trop loin, mais on se fournit en pommes de terre et en salades auprès de grossistes bio isérois quand les producteurs locaux n’en ont pas ». Sur les 100 fournisseurs, 86 sont des producteurs directs.

Exigence sur toute la chaîne

« Par militantisme », le couple souhaitait s’installer sur un territoire où cette réflexion d’une alimentation saine et accessible à tous est encore à explorer, proche de leurs racines respectives. « Notre défi est que ce magasin soit acteur d’un maillage territorial sur la question alimentaire », résume Pauline. Après des études en géographie, la jeune femme a eu diverses expériences en magasins bio, quand Robin développait une filière de commerce équitable au Liban, avant de devenir co-gérant d’une épicerie en circuits courts à Lyon, en Scop (société coopérative et participative), où ils se sont rencontrés. « Ce statut était le plus pertinent pour notre projet », raconte le couple. Dans ce fonctionnement coopératif, les salariés détiennent 100 % du capital et les décisions sont collégiales. Un statut où « une émancipation du salarié et une entente sur des valeurs priment ». Pour être financièrement équilibré, permettre aux paysans de vivre de leur activité et au consommateur d’accéder à des produits de qualité, un « prix juste » est aussi pratiqué. « Au total, 30% de marge est réalisée sur les produits, les 70 % restants reviennent au producteur ou au fournisseur. Nous ne faisons pas de bénéfices ». En octobre 2024, un quatrième salarié a rejoint l’équipe. Tous les mercredis après-midi, un marché paysan a lieu, et fin octobre des paniers solidaires ont vu le jour, en partenariat avec l'AADEC (Association d'animation pour le développement) et la CAF, accessible entre 2 € et 15 €. L’objectif est martelé par le couple : « Nous visons la rentabilité, pas le bénéfice. »

C. Méténier

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