Antonio Lopes, toujours à l’heure
Il s’était d’abord dirigé vers la maçonnerie. “Une très bonne école et l’occasion de fréquenter des corps de métiers très variés.” Mais fauché par un accident de moto en pleine jeunesse, Antonio Lopes a dû revoir ses plans. “Les médecins m’avaient prescrit un métier en position assise, et comme j’aime le travail minutieux, je me suis orienté vers l’horlogerie.” D’Évreux, il ira travailler à Paris pour apprendre à fabriquer et réparer des montres, plutôt haut de gamme. Puis à Grenoble, où le poussent des raisons familiales, il ne retrouve pas de poste. “Alors j’ai créé le mien. Il y avait ce local commercial rue Montorge, disponible. C’est devenu La Bonne Heure, après quelques grosses semaines de travaux.” Antonio Lopes y travaille depuis plus de 21 ans. Son efficacité, son sens du service et sa gentillesse attisent un bouche-à-oreille très favorable dans tout Grenoble. En atteste la file qui s’allonge les jours de beau temps sur le trottoir. À l’intérieur, Antonio fait le spectacle : on l’écoute attentivement expliquer à voix haute l’origine de la panne de la comtoise ou conseiller, sourire en coin, un nouveau modèle de bracelet. “Les grands magasins m’envoient régulièrement leurs clients, je leur en suis reconnaissant !” Seul hic : Antonio Lopes est obligé de les servir en position debout, au grand dam de ses médecins. “Je me voyais réparateur au fond d’un atelier, je suis un commerçant comme un autre.” Ou presque…
R. Gonzalez
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