Le jour où… “L’un de mes fils a décidé de reprendre l’entreprise”
Rapidement gagné par la volonté d’être son propre patron, Gaëtan Joubert-Pinet s’est lancé en 1989. Sur un marché de la maçonnerie ultra-concurrentiel, il a réussi à développer l’entreprise qui porte son nom, motivé par l’amour du travail bien fait. Une passion qu’il se félicite d’avoir transmise à son fils Maxime.
Gaëtan Joubert-Pinet :
“À 8 ans, j’aidais déjà mon père à soulever les pierres dans son entreprise de travaux publics. Plus tard, et parce que j’étais passionné de montagne, j’ai d’abord passé un CAP de remontées mécaniques, qui m’a notamment permis d’apprendre à souder. Sur les conseils d’un ami, je suis entré sur concours à la Direction départementale de l’équipement. Rapidement, je me suis rendu compte que cela ne correspondait pas à mon état d’esprit. Alors je suis parti pour créer ma propre entreprise. Quelques mois après, j’embauchais un premier saisonnier, qui travaille toujours ici !
En 1995, j’ai réussi à nous référencer chez Carrefour pour réaliser des travaux d’entretien pour les magasins de l’ensemble de la région Rhône-Alpes. Joubert-Pinet a décollé à ce moment-là, embauchant jusqu’à huit personnes. C’est une grande fierté d’être à leurs côtés : ils sont l’école de l’excellence.
J’étais tous les jours sur le terrain avec mes gars jusqu’à récemment. Je travaille maintenant surtout au bureau, accaparé par les tâches administratives. J’ai 57 ans, et d’ici trois ans j’aimerais bien lever le pied. Je me suis fait du souci pour la pérennité de l’entreprise. Mon fils Maxime était moins intéressé par mon métier que par la faune et la flore. Je lui avais proposé un CDD, qui s’est prolongé, ça se passait bien avec l’équipe. Et puis il a voulu voyager. Il partait, revenait, sans vraiment se positionner. Rentré d’Asie, il avait déjà refait ses bagages pour l’Argentine et c’est là, contre toute attente, qu’il m’a dit un matin : ‘Papa, finalement, je reste. Tu ne vas pas l’arrêter, ta boîte, je la reprends.’ Ce fut un très beau jour pour nous.”
Maxime Joubert-Pinet :
“Je n’avais jamais travaillé en dehors du cadre familial et me sentais illégitime pour faire évoluer seul l’entreprise. Mais les voyages m’ont révélé le goût pour l’indépendance et l’inconnu. Je me suis fixé comme objectif de savoir me débrouiller, quoi qu’il m’en coûte. Je suis fier de tout ce qu’a accompli mon père et cette entreprise qui porte notre nom ne doit pas disparaître. J’ai pris goût à dialoguer avec l’équipe, à travailler à leurs côtés. D’une certaine manière, je continue à voyager dans la gestion de notre entreprise.”
Propos recueillis par R. Gonzalez
Infos clés
- Maçonnerie, rénovation, sciage et carottage béton
- Froges
- 6 personnes
- CA 2018 : 548 k€
A savoir
- Papa, finalement, je reste. Tu ne vas pas l’arrêter, ta boîte, je la reprends.
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