Airstar, regonflé à bloc !

Au début des années quatre-vingt-dix, Airstar invente les ballons éclairants capables de diffuser une lumière à 360°, très puissante et non éblouissante. Pendant des années, le groupe est leader mondial du marché avec trois débouchés principaux : l’événementiel (salons professionnels, compétitions sportives, manifestations culturelles…), le cinéma (Pirates des Caraïbes, Titanic, la série Stranger Things…) et l’éclairage de sécurité des chantiers nocturnes. En 2018, Airstar employait 130 personnes dans le monde entier.

Pourtant, quelque chose s’est fissuré. Le groupe était atteint du « syndrome du leader mondial, explique aujourd’hui son président Romain Chabert. C’est le syndrome de celui qui ne se remet pas en question, qui n’innove plus. » La fissure se transforme en fossé quand éclate la crise sanitaire en 2020 : la société perd 50 % de son chiffre d’affaires et doit se séparer de la moitié de ses effectifs. Elle doit surtout se réinventer sous peine de disparaître. « J’ai dit à nos actionnaires : il faut continuer à investir dans la R&D. Et au bureau d’études : vous avez carte blanche. »

Toujours leader !

En 2021, après trois années d’effort, l’entreprise sort une nouvelle technologie : Airstar Led Matrix. Plus économiques, ces nouveaux ballons éclairants à leds sont aussi plus « intelligents ». « Sur un chantier ou dans un stade, nos ballons sont souvent éloignés les uns des autres, explique Romain Chabert. Ils sont désormais connectés entre eux par Bluetooth grâce à la technologie du mesh networking (réseau où tous les appareils sont connectés pair à pair sans hiérarchie centrale, NDLR). Il suffit que l’utilisateur soit proche d’un ballon pour commander, avec son smartphone, tous les autres. Nous sommes les premiers au monde à proposer cela. »

Grâce à cette invention, le groupe a redressé la barre. Airstar regarde à nouveau vers l’avenir avec comme objectif de développer ses agences de location à Grenoble et Paris et de renforcer son réseau de distribution en Europe et dans le monde. À nouveau leader mondial, mais sans syndrome.

C. Le Goff