Le musée de l’Eau fête ses 20 ans pétillants
Deux décennies après sa création parmi les maisons suspendues de Pont-en-Royans, le musée de l’Eau démontre toute la force de son idée fondatrice, à la confluence d’enjeux plus essentiels que jamais.
À la toute fin du XXe siècle, l’idée paraissait presque saugrenue : consacrer à l’entrée nord-ouest du Vercors un espace de plus de 4 000 m2 entièrement articulé autour de cet élément aussi fluide que vital. Pas forcément évident à concevoir, et pourtant l’architecte turinois Andrea Bruno et le scénographe Jean-Noël Duru ont relevé le pari lancé par Yves Pillet, alors maire de Pont-en-Royans, avec le soutien des collectivités locales et du Département. Jailli d’une ancienne friche industrielle en surplomb d’une Bourne limpide et poissonneuse, le musée de l’Eau ne se contente pas d’offrir un parcours muséographique interactif et sensoriel, richement documenté et actualisé en permanence. Il propose aussi un bar à eaux de 1 800 bouteilles du monde entier (où l’on apprend à savourer eaux « sèches », « grasses » et « mouillées » !), un restaurant dédié à la gastronomie locale de 120 couverts, sans compter les 150 autres de sa terrasse rafraîchie par les brumisateurs, et un hôtel trois étoiles d’une trentaine de chambres.
L’art et l’écologie dans le même courant
« La pertinence du projet est là : refusant tout élitisme, le musée de l’Eau s’est efforcé dès le départ de s’adresser à tous les publics, touristes, locaux, scolaires, entreprises, mais aussi scientifiques et artistes en résidence », résume son nouveau directeur Jean-Christophe Berrux, qui a succédé l’an passé à Bruno Vitte. Les 20 ans de la création du musée sonnent aussi l’heure d’un renforcement de sa dimension écologique. Après l’organisation en mai dernier de la première édition du Forum international des arbres et des hommes, le site accueille jusqu’au 30 octobre l’exposition Forest Arts Project, en partage avec le Couvent des Carmes (Beauvoir-en-Royans) et le Grand Séchoir (Vinay). Sous l’angle artistique, l’événement veut rappeler l’importance irremplaçable du couvert forestier pour préserver l’eau sur terre. Et démontre que l’énergie motrice du musée de l’Eau n’est pas près de se tarir.
R. Gonzalez
Infos clés
- 4 128 m2 de superficie totale
- 35 salariés en période estivale
- 30 000 visiteurs sur 10 mois
A savoir
- Le musée de l’Eau se veut aussi lieu d’échange et d’affaires pour les entreprises. Il propose une salle de conférence, des salles de sous-commission et espaces modulables, une visite privatisable et l’organisation de conférences sur mesure sur le thème de l’eau.
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