France 2030 : plus de 5 Md€ pour la filière électronique
C’est symboliquement chez STMicroelectronics, à Crolles, que le président de la République Emmanuel Macron est venu présenter, le 12 juillet dernier, le programme « Électronique 2030 ». La veille, le géant des semi-conducteurs annonçait la construction d’une future usine, en partenariat avec GlobalFoundries, avec la création d’un millier d’emplois à la clé.
En choisissant le bassin grenoblois pour présenter le plan « Électronique 2030 », le président de la République a voulu marquer les esprits. La Silicon Valley française et ses fleurons, STMicroelectronics et Soitec notamment, symbolisent la filière et l’avenir des semi-conducteurs.
Volet du plan France 2030, le programme « Électronique 2030 » consacrera plus de 5 Md€ à la filière électronique, entraînant au total 16 Md€ d’investissements et la création de 5 700 emplois directs. Objectif du programme : développer les technologies du futur et positionner la France en leader des transitions digitales et écologiques. Les semi-conducteurs jouent, en effet, un rôle stratégique dans de nombreux secteurs industriels. De plus, ils participent directement aux objectifs du Pacte vert pour l’Europe dans le cadre de la transition vers une économie décarbonée avec la production de technologies, d’appareils et de solutions à haute efficacité énergétique.
Parmi les priorités du plan : augmenter de 90 % la production de composants électroniques d’ici 2026-2027, investir dans la recherche et l’innovation, développer l’emploi et les compétences.
L’Europe représente aujourd’hui moins de 8 % des capacités mondiales de production de semi-conducteurs. Or, les besoins français et européens en matière de composants devraient doubler d’ici à 2030. Pour assurer la sécurité de ses approvisionnements, le continent européen doit ainsi réinvestir massivement dans son outil de production.
Une mega-usine pour STMicroelectronics
Parmi les projets soutenus par le plan, celui porté par STMicroelectronics et GlobalFoundries qui permettra de plus que doubler la capacité de production en France dans les technologies basse consommation. La future usine, implantée à Crolles, démarrera sa production dès l’an prochain et devrait atteindre sa pleine capacité d’ici 2026 pour produire jusqu’à 620 000 plaques 300 mm par an.
Cette « mega-fab » s’inscrit dans la perspective d’accueillir les futures générations de technologies développées en partenariat avec l’écosystème grenoblois. Axée sur les puces embarquées à haut rendement énergétique, elle répondra à un large éventail de besoins en puces de l’industrie européenne. Crolles deviendra ainsi le plus important site de production de puces français et l’un des sites majeurs en Europe, en portant la capacité de production du continent à 20 % de la capacité mondiale d’ici 2030.
STMicroelectronics a annoncé la création de 1 000 postes environ, auxquels s’ajouteront les emplois indirects. Un projet qui, au total, représente un investissement de 5,7 Md€ et qui vient en complément du milliard de dollars annoncé début 2022 par le groupe pour l’extension de ses salles blanches.
Outre STMicroelectronics, ce sont 14 autres entreprises françaises qui seront soutenues par l’État, de 2022 à 2026, dans le cadre du Projet important d’intérêt européen commun dédié aux technologies microélectroniques et de communications (PIIEC ME/CT). Parmi ces chefs de file industriels, plusieurs sociétés iséroises : Aledia, Soitec, Lynred, Teledyne e2v. Ces futurs projets mobiliseront environ 10 Md€ de dépenses.
F. Combier
Commentaires
Ajouter un commentaire