Heliosand : l’énergie solaire pour la construction de demain
Fondée en 2020 par Rafik Kheffache, Heliosand a pour ambition d’utiliser l’énergie solaire à concentration pour transformer les déchets en matériaux utilisables par le BTP.
Chaque année, 700 000 tonnes de déchets industriels minéraux sont disponibles et mobilisables en France et dix fois plus en Europe. La technologie d’Heliosand, basée sur la concentration solaire, promet de transformer ces déchets pour une utilisation par le secteur du BTP. Le sable de construction est, en effet, la ressource la plus utilisée après l’air et l’eau. Or, sa disparition naturelle entraîne de graves problèmes environnementaux et sociaux. Heliosand peut potentiellement réduire de 30 à 40 % l’impact environnemental de l’ensemble des industries. Les équipements conçus par la start-up sont capables d’atteindre de très hautes températures, jusqu’à 1 400 °C, voire 2 500 °C, des performances qui surclassent la concurrence.
Rafik Kheffache, qui travaille depuis dix ans sur cette technologie, a été rejoint par le laboratoire 3SR de l’UGA, spécialisé dans les granulats. Heliosand a déjà fabriqué trois prototypes brevetés. La première application de sa solution est le recyclage des déchets industriels. Après une première levée de fonds de 300 k€ en juin 2020, la start-up cherche à lever 5 M€, ce qui lui permettrait de recruter et de lancer le processus de fabrication pour son premier client, EDF. « Nous voulons valoriser les déchets des retenues des barrages, les débris, les boues du fond des rivières et les transformer en matériaux de construction », explique Rafik Kheffache. Et le dirigeant ne compte pas s’arrêter là. D’ici cinq à dix ans, il souhaite exploiter le sable du désert. Trop fin pour être utilisé en l’état, il peut être fondu et transformé en matériau pour le BTP. À grande échelle, la solution d’Heliosand permettrait ainsi de réduire considérablement l’empreinte carbone du BTP et des autres industries.
Si le siège social de l’entreprise se trouve à Lyon, la R&D, elle, est basée à Saint-Marcellin et Grenoble. La start-up emploie aujourd’hui une dizaine de collaborateurs et compte doubler ses effectifs d’ici un an.
F. Combier
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