Fonderie Giroud : le retour à l’équipe de nuit
« Sur le plan social, c’est malheureusement un retour en arrière de 15 ans. » Patrick Collin, PDG de la Fonderie Giroud Industrie à Barraux, a dû se résoudre à remettre en place une équipe de nuit entre 22 heures et 6 heures du matin. Son contrat de fourniture d’électricité arrivait à échéance fin 2022 et le nouveau prix, après déduction des aides, a quadruplé ! Mais il double seulement la nuit, en heures creuses. « Nous faisons fondre le métal à 1 500 °C, une opération très énergivore », explique le dirigeant. Pour assurer le relais, l’équipe de jour démarre deux heures plus tôt, à 5 heures du matin.
Hausse du coût de l’électricité : 12 % du chiffre d’affaires
Cette réorganisation était nécessaire, mais s’avère insuffisante. Car la facture d’électricité s’est alourdie d’un million d’euros, soit près de 12 % du chiffre d’affaires de la fonderie. Certes, les prix ont été réévalués pour en tenir compte. Mais par rapport aux fondeurs qui bénéficient encore des tarifs d’avant-crise, la concurrence est faussée. De plus, à l’export (70 % du CA), la Fonderie Giroud affronte des concurrents polonais, espagnols ou allemands qui paient l’électricité bien moins cher. Les marges de manœuvre ? Elles sont limitées. Patrick Collin a tenté de changer de fournisseur d’énergie, sans succès. Les salariés, conscients des enjeux, ont accepté les changements d’horaires et se mobilisent pour consommer moins d’énergie. Un exemple : les ingénieurs tentent de réduire l’utilisation de métal fondu, car il en faut aujourd’hui 1,6 tonne pour obtenir une pièce d’une tonne.
B. Playoust
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