La Maison Aribert, pleine nature
Une cuisine à valeur d’art de vivre, dans un cadre qui en porte la philosophie.
Christophe Aribert, désireux à 48 ans d’accéder à sa propre affaire, a donc quitté Les Terrasses d’Uriage, mais sans s’en éloigner vraiment. À une encablure à peine, reprenant au cœur du parc le Grand Châlet, une vieille bâtisse du XIXe siècle qui faisait partie de l’histoire du village mais menaçait ruine, il a décidé de redonner au lieu une âme qui traduise ce que la cuisine représente en profondeur pour lui : un accord avec la nature, un ancrage dans le terroir qui l’a vu naître. Écolo avant l’heure, respectant la terre, il a conçu l’idée de cette maison qui porterait son nom comme une griffe, où la signature de sa cuisine serait l’expression des valeurs d’authenticité et de naturel qui l’animent.
Le décor l’atteste. Tout ici respire le bois, sous différentes essences, des volets découpés comme une toile de Miro, aux tables, chaises, plafonds, parquets, et même jusqu’aux teintes de la tenue des jeunes serveurs, veste ébène, pantalon noyer. La nature est pareillement présente dans une cuisine qui traduit un travail sur des produits provenant du potager en permaculture ou des producteurs locaux, exprimant ce qui fait l’esprit même d’une région de montagnes, de forêts et de ruisseaux.
Un moment rare de découverte et de partage
Naturellement, on est ici dans un deux-étoiles, méritées, pour ce qui relève d’une véritable expérience gustative, faisant du repas un moment rare de découverte et de partage. On peut s’en rendre compte dès les mises en bouche qui mènent d’un jus de poire à la coriandre à un carré d’anguille sous ses œufs de truite et sa purée de pommes de terre à la chartreuse verte. On y trouve d’emblée ce qui fait le fonds propre de cette cuisine : un mélange de saveurs, une façon de faire dialoguer les produits dans un duo, et même parfois un duel, entre le fort et le doux (le shiso du croustillant de betterave précédant l’huile de sapin de la tartelette de polenta), le chaud et le froid (un velouté d’artichaut servi avec une glace truffée dans une tasse réfrigérée), le crémeux et le croquant (l’œuf poché coulant sur un méli-mélo de champignons cueillis du matin, poêlés ou frits en chevelure d’ange caramélisée), le sucré et le salé (la crème glacée au bleu de Sassenage radoucie de coing). Et la petite fleur de capucine qui décore la pintade du Trièves dans son jus concentré prélude à une ronde de desserts qui laisse… baba, entre glace verveine et lait d’amande, glace à l’antésite sur crumble au chocolat, et, must du must, granité thym-citron et glace caramel sur ravioles aux fruits de la passion. Suffisant pour avoir envie de revenir.
J. Serroy
Création d’un Wine & Business club à Grenoble
Le 20 novembre dernier a été lancé un 16e Wine & Business Club, réseau de 2 500 chefs d’entreprise amateurs de vins en France et en
Europe. Présidé par Bruno Cercley, dirigeant du groupe Rossignol, le club de Grenoble se réunira six fois par an à la Maison Aribert, autour d’un dîner-dégustation de vins d’exception, d’un vigneron et d’un invité d’honneur. Pour cette première, il a associé une trentaine de dirigeants, avec la participation d’Edouard Bergeon, réalisateur du film “Au nom de la Terre”. |
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