Naver Labs Europe instruit les robots de demain

Focalisé sur la robotique, le laboratoire de recherche en intelligence artificielle du groupe coréen Naver, propulseur du portail de recherche numéro un dans son pays, fut d’abord créé par Xerox en 1993, avant que celui-ci n’en cède les actifs en 2017. « Naver Labs Europe s’est ici installé dans une démarche de globalisation afin de mieux faire face aux géants américains d’un côté, chinois de l’autre », raconte Florent Perronnin, expert en stratégie de recherche. En phase de « conception très poussée » par Naver en Corée avant leur commercialisation, les applications se concentrent sur les déplacements, le guidage et l’aide à l’orientation des robots. Elles ont déjà innervé certains sites du groupe, où il est possible de commander et faire livrer son café par des robots ou de leur demander de distribuer des documents. Dans le dernier data center de Naver, ces robots assistent les opérateurs dans leur travail dans certaines tâches sensibles, pour la migration des serveurs par exemple. Demain, ils accueilleront les visiteurs des musées et des centres touristiques, dans les hôpitaux, les hôtels, les entreprises…

Excellence du réseau local

Pas moins de 26 % du chiffre d’affaires du groupe est aujourd’hui réinvesti dans la recherche et le développement. Les trois principaux domaines de recherche en France sont : la vision par ordinateur, les interactions homme-machine (HRI) et le deep learning, pour que les robots puissent apprendre à exécuter des tâches à partir d’algorithmes capables de reproduire le fonctionnement neuronal humain… Double challenge : les robots de Naver doivent à la fois assurer une garantie de service optimale et savoir prendre des décisions en temps réel. « D’où la nécessité d’accumuler des données en quantités gigantesques en amont et de disposer de modèles rapides, efficaces et plus légers », explique Florent Perronnin. 
Dans un environnement ultra compétitif, Naver Labs Europe mise sur « l’excellence du réseau local », en collaborant avec l’UGA, l’Inria, l’institut MIAI de Grenoble, le CNRS, des labos de recherche… et d’autres institutions européennes, pour conserver son leadership. « Parmi les 25 stagiaires et doctorants qui animent notre campus, il y a souvent nos employés de demain. » Ils auront fort à faire, et notamment accompagner Naver dans la résolution d’un cap décisif : permettre aux robots du futur d’exécuter des tâches complexes dans des environnements ouverts, alors que les robots commerciaux actuels sont limités à des tâches simples dans des environnements contraints.

R. Gonzalez

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