Les compétences humaines, une réponse à l’inclusion par le travail

De mesure en mesure et malgré les années, le retour à l’emploi des personnes qui en sont éloignées demeure un sujet difficile à résoudre. Le dernier rapport du Haut-Commissaire à l’emploi estime ainsi à 5,1 millions le nombre de personnes concernées. Pourtant, certaines filières dynamiques peinent à recruter sur des métiers en tension. C’est vrai pour les professions de vendeur, auxiliaire de vie, serveur, manutentionnaire, sécurité, entretien. Des secteurs du BTP à la logistique, l’hôtellerie-restauration, la santé, le nettoyage… les domaines sont larges. Encore faut-il les rendre accessibles et les mettre en corrélation avec des profils motivés. Si la situation n’est pas nouvelle, il semble toutefois que l’approche évolue avec des solutions pertinentes qui se multiplient. Une conséquence d’un monde du travail bouleversé par la crise sanitaire en particulier.

Favoriser échanges et rencontres

Les structures d’accompagnement (mission locale, Pôle Emploi , Cap Emploi et bien d’autres) ont fait évoluer leur façon d’aborder l’emploi en travaillant sur la mise en avant du parcours de chaque individu, de ses appétences et de ses soft skills ; sur les modalités de recrutement aussi, afin de l’envisager différemment. Enfin, elles accordent une grande place à la rencontre et à l’échange qu’elles traduisent dans des ateliers et des événements réunissant personnes éloignées de l’emploi et entreprises autour de thématiques : sport (comme avec l’initiative le Stade vers l’emploi ou Un match un job), culture (avec L’Art d’accéder à l’emploi ou par le jeu vidéo), rencontres sans CV, recrutement par simulation, etc. Ou encore autour d’un Vide-dressing de l’emploi que proposait le 13 septembre la mission locale de Grenoble. Son objectif : « Permettre aux jeunes de venir récupérer des vêtements professionnels afin de les aider dans leur recherche d’emploi. » Les exemples ne manquent pas. Dans un contexte de tension et de complexité du marché du travail, et afin de répondre à un besoin d’inclusion d’une partie de la population, les caractéristiques humaines et la motivation représentent deux arguments fondamentaux, à prendre en compte à grande échelle. Un moyen aussi de répondre au plein emploi attendu pour 2027.

R. Charbonnier