L’essor des métiers de la RSE
La pression sur les organisations pour intégrer des pratiques durables et éthiques dans leur fonctionnement s'intensifie, tandis que les critères RSE deviennent de plus en plus déterminants dans les choix de carrière. Cette double dynamique favorise l'essor de nouveaux métiers. Pour une filière en émergence ?
Les métiers de la RSE, des métiers d’avenir ? Cela en prend le chemin. D’après une étude menée par LinkedIn en fin d’année 2023, parmi les 25 métiers les plus convoités repérés par la plateforme, un quart d’entre eux sont associés aux enjeux RSE et environnementaux : courtier en énergie, energy manager, responsable RSE, responsable HSE et consultant en développement durable. Les métiers spécialisés dans la mise en place de politiques et de mesures visant à réduire l’impact écologique et à améliorer l’impact social d’une entreprise ont ainsi le vent en poupe. Le cabinet de recrutement spécialisé dans les métiers à impact et dans le développement durable Birdeo souligne aussi, dans son top 5 des postes les plus recherchés par 200 entreprises clientes, que la tendance en 2024 est au recrutement de chef de projet CSRD ou encore de responsable DRH RSE. Cette dynamique reflète les profondes mutations économiques, sociales et environnementales que les organisations traversent. Si les futurs recrues ou professionnels en reconversion s’attendent de plus en plus à ce que les entreprises adoptent une stratégie responsable, beaucoup se forment déjà et espèrent occuper des fonctions liées à la RSE ou à la CSRD. Selon une analyse de l’Apec (juillet 2023) pour l’Afpa, le nombre d’offres d’emploi-cadre pour des postes RSE a été multiplié par 3,7 entre 2019 et 2022, passant de 78 à 292.
Quels métiers ?
Le cabinet Michael Page en identifie quelques-uns en particulier. En premier lieu, le responsable RSE, chargé de développer, déployer et superviser la stratégie de responsabilité sociale de l’entreprise. Le consultant RSE et développement durable intervient pour le compte de clients dans la définition de leur stratégie RSE et de leur transition écologique. L’analyste extrafinancier ISR contribue, quant à lui, à l'évaluation des impacts extrafinanciers des investissements. Suivent aussi le chargé de mission, l’auditeur RSE… Des points communs à ces fonctions ? Toutes font appel à des compétences comme l’accompagnement au changement, le sens du relationnel, les facultés de communication et l’intelligence pratique, les capacités de veille et de prospective, selon le cabinet Birdeo.
Quelles perspectives ?
Si le marché de niche de l’emploi RSE est « en cours de constitution et progresse ces dernières années », l’Association pour la formation professionnelle des adultes s'interroge sur ses perspectives. Le marché de l’emploi de la RSE « pourrait-il être déjà en tension ? ». « La question est de pouvoir anticiper cette progression sur les prochaines années et de pouvoir qualifier plus précisément ce marché du travail », poursuit l’association. « Certains acteurs laissent entendre l’émergence d’un segment pour des “free-lances de la RSE”, qui viennent remplir une mission précise (bilan carbone par exemple) ». Nécessité d’accompagner la professionnalisation de fonctions déjà existantes, d’organiser la montée de profils experts sur certaines compétences clés, ou encore de généralistes du pilotage ? Autant de sujets devant être préparés.
R. Charbonnier
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