Plan de relance : 2 Mds€ en Isère
À la suite de la crise sanitaire, le plan France Relance a été lancé pour déployer un vaste programme de relocalisation et réindustrialisation dans des secteurs stratégiques. Le plan France 2030 poursuit la dynamique en fléchant des objectifs destinés à répondre à ces grandes ambitions : faire émerger les champions technologiques de demain, et accompagner les transitions, notamment la transition écologique. Comment le plan de relance s’est-il concrétisé en Isère ? Quels projets industriels a-t-il contribué à financer ? Quelles sont les filières d’avenir sur lesquelles le territoire occupe une place de premier rang ? Tour d’horizon et témoignage d’entreprises iséroises.
Initié pour remettre l’économie sur les rails après le choc du premier confinement, le plan France Relance, financé à hauteur de 60 % par l’État et 40 % par l’Union européenne, a été massivement souscrit par les entreprises.
Fin 2021, 72 des 100 Md€ de France Relance avaient été engagés à l’échelle nationale, soit 25,4 Md€ pour la transition écologique, 20,3 Md€ pour le renforcement de la compétitivité des entreprises et 26,2 Md€ pour soutenir la cohésion sociale et territoriale.
En Isère, la baisse des impôts de production a représenté 240 M€ par an, soit 480 M€ au global, et a concerné 13 688 entreprises. Au total, 1,8 Md € d’aides ont été engagées dans le département via le plan de relance. Des subventions réparties équitablement entre les différents volets, écologie, compétitivité et cohésion. D’ici la fin de l’année, le montant des aides devrait atteindre, comme prévu, 2 Md€.
Alors que le premier plan de relance arrive à terme fin décembre, certaines mesures continueront à être financées. La baisse des impôts de production sera poursuivie et étalée sur deux ans, en 2023 et 2024.
L’emploi industriel à la hausse
En soutenant les investissements et les recrutements, le plan de relance a incontestablement créé un sursaut salutaire pour l’industrie française.
« Entre 2000 et 2016, un quart des emplois industriels de l’Isère ont été supprimés, rappelle Samy Sisaid, sous-préfet de l’Isère à la Relance et à la Résilience. Nous sommes passés de 107 000 salariés à 82 000. Cette tendance paraissait irrémédiable. Or, aujourd’hui, l’emploi industriel repart à la hausse. En 2022, le secteur compte 86 000 salariés. Aux 4 000 emplois déjà créés et pérennisés se rajouteront, dans les 12 prochains mois, 1 600 emplois en CDI. »
Le plan de relance qui consistait à établir une conjoncture favorable et profitable à l’ensemble de la chaîne, des fournisseurs jusqu’aux clients, montre qu’il peut infléchir une tendance de long terme. D’autant qu’à la création d’emplois industriels, il est nécessaire d’ajouter ceux induits, hors industrie.
« En janvier 2021, nous recensions 61 000 demandeurs d’emploi sans activité en Isère, note Samy Sisaid. Un an plus tard, en février 2022, nous en enregistrons 49 000. » Les mesures du plan ont généré un cercle vertueux dont ont pu bénéficier des entreprises non lauréates. D’autres sociétés ont établi des synergies entre elles. C’est le cas de Vogo (Bernin), concepteur de solutions audio et vidéo à destination du monde du sport, et OSE (Corps), fabricant de cartes électroniques. Toutes deux lauréates du plan de relance, elles se sont connues par cet intermédiaire et ont finalisé un partenariat.
France 2030, c’est parti !
Depuis 2020, France Relance a contribué à accélérer les investissements et favoriser l’implantation de nouvelles lignes de production. « L’élan est là, il faut désormais changer d’échelle en termes de projets, estime Samy Sisaid. Avec France 2030, la stratégie se déploie sur le long terme. Il s’agit de sélectionner les champions technologiques de demain. Nous devons faire en sorte que nos entreprises se développent, deviennent des références et de futures ETI. »
Décliné en dix objectifs, le programme France 2030 est doté de 54 Md€. En septembre, une soixantaine d’appels à proposition étaient en cours. En parallèle, l’État et la Région Auvergne-Rhône-Alpes lançaient, en juin, les appels à projets régionalisés dotés de 1 Md€ de l’État et de 120 M€ de la Région.
Par ailleurs, le plan stratégique de relocalisation, adopté par la Région en décembre dernier et doté de 1,2 Md€, a déjà permis d’identifier plus d’une centaine de projets représentant 3 500 emplois. L’objectif à terme est la création de 30 000 emplois. Première région industrielle française, Auvergne-Rhône-Alpes se place également au premier rang des régions de l’Union européenne les plus attractives pour les investissements étrangers, selon le baromètre 2022 du cabinet d’audit EY, publié en juin dernier.
F. Combier
Poids du secteur industriel
En Auvergne-Rhône-Alpes
15 % de l’industrie française
511 210 emplois (1re région industrielle française)
4 350 emplois créés en 2021, soit le tiers des créations enregistrées au total en France (13 460)
23 100 entreprises industrielles
44 Md€ de valeur ajoutée
Source : Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises – juin 2022
En Isère
Industrie : 15,9 % des emplois (14,7 % en AURA)
8 241 établissements industriels
Source : Insee – 31/12/2019
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