Responsabilité sociétale des entreprises : la performance remarquable des entreprises françaises
Sur un sujet considéré comme essentiel, mais sur lequel il reste souvent difficile de mesurer l’impact réel des actions engagées, la RSE, la récente étude publiée par le Médiateur des entreprises et le cabinet Ecovadis témoigne de la remarquable performance des entreprises françaises. En s’appuyant sur plus de 80 000 évaluations et des mesures précises concernant l’éthique, la prévention de la corruption ou le respect de l’environnement, les auteurs classent celles-ci en troisième position, juste derrière leurs homologues suédoises et finlandaises.
L’étude évoquée ici, « Performances RSE des entreprises françaises et européennes – Comparatif OCDE et BRICS1 », s’est donné pour objectif de repousser les limites des études précédentes. Au-delà du caractère conséquent de l’échantillon mobilisé, elle se distingue par la place réservée aux PME et ETI, alors que la plupart des études précédentes se focalisaient sur les grandes entreprises.
Des conclusions flatteuses pour les entreprises françaises
Le score global de 54,3/100 permet aux entreprises françaises d’atteindre un niveau qualifié d’« adapté », parmi quatre niveaux qualifiant la qualité du système de management RSE ainsi : « exemplaire », « adapté », « incomplet » et « intangible ». La plupart des pays européens et de l’OCDE se classent dans cette même catégorie. Ce score témoigne, selon les auteurs, d’une « approche RSE adaptée au regard des enjeux auxquels l’entreprise est confrontée du fait de sa taille, son secteur d’activité et sa présence géographique », ainsi que d’un « reporting élémentaire ». De façon plus précise, 55 % des entreprises françaises ont d’ores et déjà mis en place un système de management RSE « adapté » et 8 % un système qualifié d’« exemplaire ». Le rôle de ces 8 % d’entreprises, ainsi que les mieux classées dans la catégorie « adapté », soit environ un 5e à 1/4 des entreprises, est essentiel pour la diffusion des bonnes pratiques, ce groupe de référence – et locomotives – ayant atteint une véritable taille critique. Il apparaît égalementnque les entreprises françaises arrivent loin devant leurs homologues d’Allemagne (15e place avec une note de 50,4/100) ou des États-Unis (25e place, 46,4/100), mais aussi, de la moyenne de l’UE (9e place pour ce groupe de pays, 52,5/100), de l’OCDE (14e place, 51,0/100) ou des BRICS (32e place, 38,3/100).
Comprendre pour progresser
De telles performances laissent néanmoins ouvertes les perspectives de progrès. Le rôle du cadre réglementaire apparaît clairement, lorsque l’on constate que la moitié des PME/ETI qui ne sont pas concernées par le devoir de vigilance ont mis en œuvre des actions pour réaliser des achats plus responsables, alors que 87 % des grandes entreprises concernées par ce devoir de vigilance, l’ont fait. Sans doute les entreprises françaises récoltent-elles les bénéfices d’un système de contraintes qu’il importe désormais, dans une logique proactive, de dépasser, comme le font les meilleures. C’est à partir de tels dépassements qu’il semble possible de transformer des contraintes en véritables opportunités de progrès.
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