Gérer les impacts de la reprise
Au premier semestre 2021, la plupart des indicateurs économiques sont revenus au vert. En Isère, l’activité a été soutenue dans presque tous les secteurs, hormis dans le tourisme et les activités associées. Les principales difficultés viennent du manque de main-d’œuvre et des problèmes d’approvisionnement.
Les entreprises iséroises ont connu un rebond plus marqué qu’aux niveaux régional et national. Le chiffre d’affaires des entreprises privées au premier semestre a ainsi connu une hausse de 14 % par rapport au premier semestre 2020, contre 11 % en Auvergne-Rhône-Alpes et 10 % en France. Notamment, l’activité du commerce est bien repartie (+ 22,9 %, contre +18,5 % sur le plan national). Mais le tourisme et le tourisme d’affaires restent durablement impactés. Côté investissements, la progression est de 17 % en Isère, contre 12 % sur le plan national. La création des entreprises est aussi très dynamique : + 35 % en Isère (+43 % en France).
Les difficultés de recrutement s’accentuent
La situation de l’emploi s’améliore, avec un nombre d’emplois en Isère en croissance de +2 % au premier trimestre. Toutefois, « la quasi-totalité de nos entreprises peinent à recruter et ce, quels que soient le secteur et le niveau de qualification. Il faut donc agir sur tous les leviers : formation initiale, orientation, formation professionnelle, dispositifs de reconversion plus agiles… », souligne Emmanuel Bréziat, délégué général du Medef Isère. Constat identique à la fédération du BTP : « Les entreprises peinent toujours à recruter et les goulots de production pour manque de main-d’œuvre sont à nouveau impactants », estime Emmanuel Roy, chargé de mission Technique & Fiscal à la Fédération du BTP Isère.
L’État au soutien des entrepreneurs
De mars 2020 à fin août 2021, 14 012 PGE (Prêt garanti par l’État) ont été accordés aux sociétés iséroises, pour un montant de 2 233 Md€. Le fonds de solidarité a permis de financer 38 653 entreprises pour 623 M€. « À fin mai 2021, le taux de croissance annuel des crédits bancaires aux entreprises s’établit à +4,5 %, analyse Arnauld André, président du Comité local des banques de l’Isère. La France connaît toujours une croissance plus dynamique que la zone euro (+1,5 %), avec des taux beaucoup plus favorables pour les emprunteurs. Le risque majeur aujourd’hui réside toujours dans la possible déconnexion entre le calendrier macroéconomique de retrait des aides et celui propre à chaque entreprise du retour du chiffre d’affaires. À ce titre, l’effort des banques ne sera pas relâché. »
Une confiance retrouvée ?
Interrogés en juillet par la CCI de Grenoble, les chefs d’entreprise se montrent confiants pour les mois à venir : 34 % estiment que leur chiffre d’affaires va s’améliorer, 53 % rester stable, 10 % seulement d’entre eux envisagent sa détérioration. « Cette rentrée est certes placée sous le signe de la reprise, mais les entreprises sont confrontées à des difficultés réelles en matière de recrutements d’une part, et de hausse du coût des matières premières d’autre part, voire de pénurie pour certaines d’entre elles », estime Jérôme Lopez, président de la CGPME Isère. « Depuis l’automne 2020, les matériaux ont connu des hausses de prix sans précédent, générant des coûts de production historiquement élevés, précise Emmanuel Roy. Cette envolée des prix est à coupler avec les difficultés d’approvisionnement. Les conséquences sont catastrophiques pour certains métiers du BTP. » « Malgré les difficultés de recrutement, d’approvisionnement et l’envolée du prix des matières premières qui devraient perdurer au moins jusqu’à la fin de l’année, nous ne pouvons que nous réjouir de la reprise, aussi vigoureuse qu’inattendue », ajoute Emmanuel Bréziat.
F. Combier
Source : Bilan de conjoncture CCI Grenoble, septembre 2021
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