“Économie positive” : entre progrès réalisés et à venir
L’ONG Positive Planet, présidée par Jacques Attali, publie depuis 2013 un indice de positivité pour les 34 nations de l’OCDE. Cet indice se focalise sur le niveau d’engagement envers les générations futures, reposant notamment sur une croissance responsable, durable et inclusive. À l’occasion du Global Positive Forum, qui s’est tenu à Paris le 20 novembre, les résultats pour l’année 2018 ont été dévoilés. Ils confirment les constats des cinq premières éditions concernant la diversité des niveaux d’engagement des pays membres de l’OCDE, et attestent des progrès récents à mettre au crédit de la France (calée au milieu du classement, passant de la 18e à la 17e place).
L’indice de positivité se veut constituer un dispositif favorisant le progrès. Vingt-neuf critères socio-économiques sont observés, allant du poids des intérêts de la dette publique par rapport aux recettes de l’État à la qualité de l’eau, en passant par le pourcentage de femmes au Parlement. Ils sont regroupés en trois axes évaluant l’altruisme entre acteurs,l’altruisme entre territoires et l’altruisme entre générations.
Des engagements croissants, mais encore insuffisants
L’édition 2018 de l’indice de positivité des nations permet de distinguer trois grands groupes de pays. Le premier se caractérise par la mise en oeuvre d’une croissance tournée vers les générations futures. Il se compose de pays comme la Norvège, l’Islande, la Suède, le Danemark, les Pays- Bas et la Finlande. C’est bien en provenance de ces derniers que des bonnes pratiques peuvent être importées. Un deuxième groupe rassemble les pays qui ont entrepris des efforts mais qui conservent de grandes marges de progrès, dont la France fournit un exemple emblématique (de légers progrès y ont été enregistrés cette année). Enfin, plusieurs pays, comme la Grèce, le Mexique, la Hongrie et la Turquie forment le groupe des nations dans lesquelles la croissance se fait clairement au détriment des générations futures…
Les entreprises commencent à jouer le jeu
Si l’altruisme entre acteurs est un axe d’évaluation de la positivité au niveau des nations, les acteurs les mieux placés pour contribuer aux progrès sur cet axe sont bien les entreprises elles-mêmes. Depuis 2015, un indice de positivité des entreprises (notamment celles du CAC 40), reposant cette fois sur 35 indicateurs, est proposé. La Société Générale, Kering et Michelin y occupent les premières places. L’entretien de conditions de travail positives, la promotion d’un partage positif de la valeur produite par l’entreprise, la réduction de l’impact direct et indirect des activités (à entendre au sens de l’impact négatif, notamment sur l’environnement), le développement des connaissances et des compétences ou encore la définition et le partage d’une vision stratégique de long terme sont les grands axes à partir desquels les 35 critères sont ici déclinés. Comme souvent, les outils de ce type, imaginés au départ pour les grandes entreprises, s’avèrent utiles pour les plus petites, des ETIaux start-up. La vertu de la mesure pour permettre de réels progrès n’est plus à démontrer. Un bel objectif, pour l’année qui démarre demain, serait pour les entreprises qui sont les vôtres de contribuer à améliorer votre “indice de positivité entreprise”. Un investissement, j’en prends le pari, rentable dès 2019.
* Il est notamment possible de calculer votre indice. Vous pouvez, pour cela, consulter le lien suivant : http://positiveeconomy.co/indices/ indice-entreprises-2/calculer-votre-indice/
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