Comment prévenir les risques psychosociaux ?
La prévention des risques psychosociaux et la promotion de la qualité de vie au travail représentent un sujet stratégique pour les organisations. Car les symptômes liés aux RPS sont nombreux : trouble du sommeil, de la concentration, irritabilité, fatigue, épuisement, dépression… Ce phénomène concerne tous les secteurs d’activité et toutes les entreprises, y compris les plus petites.
Les facteurs à l’origine de l’apparition de RPS sont multiples. Ils peuvent être regroupés en six catégories :
- intensité et temps de travail (contraintes de rythme, de charge de travail, instructions contradictoires) ;
- exigences émotionnelles (exigence de bonne humeur, contact avec un public en tension, exigence de contrôle de soi et de ses émotions);
- manque d’autonomie (manque de latitude décisionnelle, pas d’implication ni de participation aux décisions rendant la personne actrice de son travail) ;
- rapports sociaux au travail dégradés (soutien social, justice organisationnelle, relation entre collègues, entre managers et collaborateurs, harcèlement) ;
- conflits de valeurs (distorsion entre les exigences du travail et le système de valeurs professionnelles et personnelles de la personne) ;
- insécurité quant à la situation de travail (peur de perdre son emploi, incertitudes sur l’avenir de son poste, de son métier).
L’exposition à ces facteurs est d’autant plus toxique quand elle est durable, répétée et subie.
Une obligation de résultat pour l’employeur
Le phénomène des RPS fait l’objet d’une réglementation qui expose l’employeur à une obligation de résultat sur la sécurité et la santé physique et psychique de ses collaborateurs. Cela revient à évaluer ces risques régulièrement pour les réguler avant qu’ils ne se développent durablement. Il s’agit donc de planifier la prévention dans l’entreprise au travers du Document unique d’évaluation des risques professionnels. Sans quoi l’employeur sera reconnu responsable si l’un de ses employés rencontre un problème de santé en lien avec son travail.
Par où commencer ?
- Tout d’abord, il convient de mettre en place une démarche de diagnostic, qui permettra d’identifier la nature, l’intensité et les causes des RPS, avant d’agir. Le DUERP est le document dans lequel ces risques sont répertoriés chaque année, avec des axes d’amélioration.
- Le diagnostic est un point de départ, et non une finalité. Généralement effectuée à l’aide d’un acteur extérieur et neutre, la cartographie des risques vise à avoir une lecture commune et partagée de la situation entre toutes les parties prenantes (dirigeant, RH, préventeur, managers, partenaires sociaux, médecin du travail, CHSCT…). Celles-ci devront ensuite s’entendre sur la façon d’améliorer durablement la situation à travers un plan d’action (exemple : mettre en place un plan de formation sur les RPS, aménager les horaires de travail, créer une cellule de veille interne en cas d’alerte, etc.).
- Sensibiliser et former les acteurs de l’organisation, donner un langage commun sur les RPS et la QVT permet aussi d’anticiper et de faciliter l’intégration de ces sujets dans les habitudes et les réflexes de prévention.
En parallèle, il arrive que des personnes rencontrent des difficultés liées au travail, et il est important de leur proposer un accompagnement individuel adapté (écoute, soutien psychologique, coaching, médiation en cas de conflit).
Article rédigé en partenariat avec Célia Badet, directrice de Psya Grand Sud Est
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