Mickaël Bokis, peintre en aliments
Il qualifie sa cuisine de “féminine” et on le croit volontiers : riches de suaves saveurs, les plats de Mickaël Bokis dessinent de vrais tableaux et leurs textures jouent de bienveillance. Le créateur de L’Angélis a puisé son inspiration dans son enfance : “Je suis issu d’une famille juive très communautaire, où la femme joue un rôle central. J’essaie de transmettre à mon tour cet amour inconditionnel qu’on m’a inculqué.” Le chant des casseroles dans la cuisine de sa grand-mère l’a conduit tôt à produire la même musique. À 21 ans, il était déjà manager d’un restaurant à Nice. Tout en construisant sa propre famille, il se retrouve chef de partie au Chalut, à Lyon, avant d’accoster en solo les rivages grenoblois. Grâce au soutien de Grenoble Alpes Initiative Active (GAIA), il ouvre il y a un an et demi son restaurant L’Angelis, rue Diderot. Un espace à la fois sobre et lumineux, doté d’une terrasse bien agréable aux beaux jours. Attaché à son terroir d’adoption, Mickaël Bokis convoque les producteurs locaux pour en faire des “partenaires” de son activité : Motte Viandes à La Mure, L’Angus et La Plume à Clelles, La Ferme de Champ-Fleuri à Sinard… Et songe déjà aux générations futures en proposant un samedi par mois le menu des Petits Gourmets, pour éveiller à moindre coût les palais des plus jeunes. Débordant de projets, engagé dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, le maître-restaurateur à peine trentenaire prévoit même de créer un menu où l’on pourrait manger avec les mains. “C’est en partageant ses plaisirs que l’on se remplit soi-même. À travers chacun de mes plats, j’écris ma propre histoire.” Une histoire sensuelle, qu’on lit les papilles aguichées.
R. Gonzalez
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