Circuits courts et made in France, des paris devenus gagnants
Les circuits courts et la production “made in France” font leur grand retour ! Pourquoi un tel engouement ? Quels acteurs économiques illustrent en Auvergne-Rhône-Alpes ces nouvelles tendances ? Quels sont ces exemples de pratiques ? Voyage parmi des initiatives régionales pionnières…
S’agit-il d’un épiphénomène, ou bien d’un vrai retournement de tendance ? En 2016, le commerce mondial ne progresserait que de 1,7 %, soit un niveau inférieur à la croissance du PIB international (2,2 %). Entre 1995 et 2014, la part des exportations et importations de marchandises et de services dans le PIB mondial n’a cessé de croître, passant de 20 % à 30 %. Corollaires de cette évolution : une croissance économique formidable pour certains pays (BRIC, Corée, Thaïlande…), un allongement et une interpénétration toujours plus poussée des réseaux de production et des chaînes de valeur. Le coup de frein donné en 2016 à cette dynamique serait dû à plusieurs causes : d’une part, le ralentissement des échanges dans les économies en développement et aux États-Unis ; d’autre part, “une hostilité croissante à l’égard de la mondialisation” relevée par le directeur général de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), et relayée actuellement par de puissants courants politiques.
L’affirmation d’autres modèles économiques possibles
De nouveaux acteurs économiques émergent pour présenter une alternative à ce modèle de production et d’échanges : “Pendant des décennies, la France s’est industrialisée, ce qui a permis création de richesses, de revenus, et distribution de pouvoir d’achat. Puis des pans entiers de la production sont partis ailleurs. Ce qui a changé entre-temps, c’est le nombre des intermédiaires, qui, au final, contribue à diminuer la marge des producteurs et rend toute fabrication française trop coûteuse, voire impossible. En réduisant ce nombre, ou même en s’adressant directement au consommateur, le made in France redevient possible”, observe ainsi Thomas Huriez, fondateur de la marque textile 1083 dans la Drôme. Ces analyses semblent désormais bien comprises par les Français, qui plébiscitent à la fois circuits courts et signes extérieurs de fabrication hexagonale. Un phénomène qui intéresse aussi naturellement les CCI, attentives à soutenir les dynamiques de proximité sur leur territoire. Des approches qui concrétisent enfin le message de Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix 2006, largement diffusé le 12 octobre à Grenoble École de Management lors du World forum for a responsible economy : “Devenez des entrepreneurs, et construisez un monde durable et responsable.”
E. Ballery
La production française retrouve des couleurs auprès du public
61 % des Français se déclarent prêts à payer plus cher les produits manufacturés d’origine française (+22 points entre 1997 et 2014).
Une personne sur deux privilégie les produits fabriqués en France, surtout pour les produits alimentaires et l’automobile
Source : Étude Credoc pour la DGE, 2014.
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