Mélina Herenger, vice-présidente de Grenoble Alpes Métropole : nous avons tous les éléments pour construire une marque homogène et attractive
Sur le terrain du tourisme d’affaires, le constat est clair : Grenoble possède un potentiel incontestable, mais son identité doit s’affirmer. Une conviction partagée par Mélina Herenger, vice-présidente de Grenoble Alpes Métropole, chargée du tourisme, de l’attractivité, l’innovation, l’université et de la qualité de vie.
Quelle place occupe l’agglomération grenobloise dans le monde du tourisme et du tourisme d’affaires ?
Grenoble n’est pas une destination touristique ou un lieu de séjours longs, mais je serais tentée de dire que ce n’est pas grave. Nous avons un environnement exceptionnel, une offre culturelle et un patrimoine de grande qualité ; alors nous aimerions devenir « l’étape des curieux ». En revanche, le tourisme d’affaires fait partie de l’ADN du territoire. Bien entendu, notre écosystème économique nous donne naturellement une personnalité. Depuis toujours, Grenoble est la ville de l’audace, de la sérendipité, du cosmopolitisme, du mouvement. Nous créons la connaissance, nous apportons la connaissance, et nous la partageons. Ainsi, le marché du MICE local est à l’image de ce melting-pot autant humain que professionnel.
Un melting-pot autour de l’innovation ?
Innovation, expertise, précision… les filières d’excellence mondiale de Grenoble et de son territoire sont au nombre de six : l’électronique et le numérique, l’énergie, la santé, l’industrie, le sport et la montagne, la chimie et l’environnement. Aujourd’hui, nous sommes probablement en train de semer les graines et de créer cette marque Grenoble Alpes en cohérence avec ces spécificités grenobloises. En effet, notre identité peine à s’affirmer car il y a un particularisme grenoblois, peut-être culturel ou relatif au cosmopolitisme, que j’évoquais : la personnalité dont je parlais manque de solidité, de visibilité. Nous avons de très grands groupes industriels, nous disposons de ce qui est probablement la seule scène nationale arts sciences, nous pouvons nous enorgueillir d’une université de rang mondial dans plusieurs domaines, mais cela ne se sait pas. Nous n’avons presque pas de revendication d’appartenance. En outre, nous sommes naturellement tournés du côté de la vision, de la prospective, au point presque d’oublier d’où l’on vient.
Pourtant, si elle est tournée vers l’avenir, la ville est l’héritière d’une longue histoire…
Oui, et nos visites guidées en témoignent. On peut constater qu’elles mettent naturellement au jour l’attachement presque instinctif de Grenoble et de ses habitants à l’innovation : dans les rues, on découvre les œuvres de street-art tout autant que l’art déco. On assiste aux premiers pas de l’hydroélectricité, on s’émerveille devant cette horloge solaire du XVIIe siècle. Concernant son urbanisme, quand on apprend à la regarder – notamment par le prisme de ces visites guidées – on s’aperçoit que Grenoble est une belle ville qui porte son histoire en elle, et que cette histoire est passionnante. Finalement tout est cohérent, nous avons tous les éléments pour construire une marque homogène et attractive.
Philippe Napoletano
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