Une adresse à chiner : La Brasserie des antiquaires
Un décor chic, sans être guindé. Une cuisine à l’avenant.
Longtemps, ce fut un restaurant dont le nom disait à lui seul qu’on en sortait repu : La Panse. En choisissant, quand ils ont repris l’établissement en 2020, de changer l’enseigne et de l’adapter au quartier des antiquaires où ils venaient s’installer, les frères Merkaj – Enis, le patron, Erjon le directeur – ont décidé d’apporter à l’endroit une couleur un peu différente : celle d’une cuisine conjuguant solidité de la tradition et côté plus enlevé d’une gastronomie de bistrot. Ce qu’Arnaud, le chef, définit d’un terme qui dit tout : une brasserie « soignée ». Le décor, à cet égard, confortable et stylé, donne le ton : tout y est dans les teintes bois, clair ou foncé, nuance aubergine. Les tables bourgeoises, en bois épais, encadrées de chaises lourdes, y font un ménage original avec des tables bistrot, à revêtement ardoise et chaises perchées, et laissent même place, dans les deux salles que sépare un bloc-bar imposant, à des coins repos plus cosy, à canapé et fauteuils profonds. De quoi prendre son café tranquille après le repas, ou savourer en fin de journée les cocktails maison – caïpirinha, fizz vert, Singapor Sling, ou autres fins breuvages. Et de quoi aussi attirer tout autant les dîners intimes que les tablées des repas d’affaires et d’entreprises – l’espace est grand et peut recevoir jusqu’à 80 couverts.
Tout feu, tout braise
Côté table, le menu du jour à l’ardoise, avec son plat à 14 € et sa formule complète à 21,50 €, s’agrémente d’une carte qui change tous les trois mois et fait la part belle à l’atout, et l’esprit, de la cuisine : un four à braise, qui convient de façon idéale, par sa cuisson au charbon de bois, à toutes les pièces à rôtir et à griller. Les filets de saumon, les saint-jacques, mais surtout naturellement les pièces de viande qui ne demandent que ça – pluma de porc, filet de bœuf, entrecôte black angus – y prennent un goût qu’on ne trouve guère qu’au brasero d’un barbecue. On peut en juger dès l’entrée avec des poireaux braisés, et même brulés à l’asiatique, dont la saveur fumée et la texture filandreuse offrent un parfait contrepoint au lit de polenta crémeuse qui les accompagne. Après quoi, spécialité phare de la maison, le généreux poulpe, forcément grillé lui aussi, qui déroule son tentacule sur un risotto et une escabèche de légumes, propose la finesse de sa chair sous le craquant léger de sa cuisson à la braise. Et, pour conclure, autre fine craquelure : celle de la crème brûlée finale, parfumée ici, tradition régionale oblige, d’une larme de chartreuse. Et pas de brasserie sans un vin de terroir : un petit mâcon blanc village du château de Charnay fait parfaitement l’affaire pour accompagner le tout. Il est fin et frais, comme la maison.
Jean Serroy
Infos clés
La Brasserie des antiquaires – 7 rue de la Paix – 38000 Grenoble
04 76 51 19 74
Ouvert midi et soir du mardi au samedi
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