Ateliers Berger, orfèvres en la matière
En une vingtaine d’années, l’artiste plasticien Martin Berger a su imposer sa vision novatrice dans l’univers du luxe et de l’architecture d’intérieur, tout en réussissant à porter une logique entrepreneuriale, dans les mêmes mouvements que ses œuvres.
Année charnière, 2015 propulse la jeune entreprise sur le devant de la scène, lorsque le triple étoilé Christophe Bacquié lui commande Mare Nostrum, une œuvre acrylique sur toile aux dimensions océanes (4,5 m x 2,3 m). Au même moment, le groupe LVMH, pour qui les Ateliers travaillaient déjà régulièrement, expose les talents de l’artiste à son échelle, internationale. Des contraintes liées aux déplacements incessants, à travers l’Europe, l’Asie ou aux États-Unis, surgiraient bientôt de nouvelles inspirations… Et après l’impression photographique sur béton, après la marqueterie sur papier mural, Martin Berger parachevait sa signature, dynamique et lumineuse, avec les supports souples. Dirigés par sa compagne Ariane, les ateliers qui portent son nom ont depuis glané les plus belles références du luxe français et mondial : Tiffany & Co., Hermès, Chaumet, Cartier, Van Cleef & Arpels, Dior, Audemars Piguet, Mont-Blanc… Pour se hisser jusqu’au segment « very rich customers », où ses décors subliment des espaces de vente entièrement privatisés.
Savoir-faire d’exception
L’entreprise navigue aussi dans les eaux du yachting : pour deux à trois bateaux par an, elle habille cabines propriétaires et invités, lieux de vie et escaliers. « Nous entretenons une culture qui a le sens de l’histoire et de l’héritage, appuie Martin Berger. C’est ce qui forge notre passion de créer. » Et la passion d’innover. Aujourd’hui, les Ateliers Berger sont lauréats du dispositif Industries culturelles et créatives du plan France 2030. « Nous avons intégré l’accélérateur Savoir-faire d’exception, qui nous permet de bénéficier d’un programme d’accompagnement de 18 mois avec une vingtaine d’autres créateurs mobilisés pour l’innovation », décrit Ariane Berger. Parce que la créativité n’est rien sans la technicité qui l’exprime, l’entreprise a investi il y a sept mois dans une machine de découpe numérique (140 k€). L’équipement prolonge la main de l’artiste et assure à la production flexibilité et rapidité. Les ambitions numériques de la PME s’aiguisent aussi, afin de répondre à la demande croissante des clients pour des œuvres digitales et y associer la garantie de pièces uniques (NFT).
Aventure de création
Un chiffre d’affaires et un effectif doublés en moins de quatre ans ont amené les Ateliers Berger à pousser les murs. Si elle a conservé son siège historique rue de la Mure à Grenoble, l’entreprise loue depuis quelques mois deux espaces voisins à Saint-Martin-le-Vinoux. Soit deux fois 600 m2 d’ateliers, en cours de modernisation : rack automatisé, robot de séchage, machines qui filtrent l’eau… Tout est mis en œuvre pour diminuer l’empreinte carbone et assurer en même temps les meilleures conditions de travail aux équipes. Les Ateliers Berger ont sollicité un ergonome pour adapter l’outil face aux risques liés à la récurrence de certains gestes. « Nos collaborateurs sont aussi nos artistes, assure Martin Berger. Il nous tient à cœur de les préserver et d’élargir leur propre aventure de création. »
R. Gonzalez
Infos clés
- Atelier d'artiste et de design
- Localisation : Grenoble
- Implantation : Saint-Martin-le-Vinoux
- 16 personnes
- CA 2023 : 2,7 M€
A savoir
- Ateliers Berger est en cours de labellisation Entreprise du patrimoine vivant.
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