Là-haut, dans la clairière, La Gélinotte

On n’est pas loin du chromo : une petite route qui, depuis Domène, serpente à flanc de montagne et qui, une fois passé Revel, s’élève jusqu’à Freydières et sa clairière. Là, sur le bord d’un lac aux eaux dormantes, se niche une de ces auberges qui tiennent du havre de repos et du petit coin de paradis… On n’est qu’à une demi-heure de Grenoble, qu’on aperçoit, tout en bas, perdue dans les brumes. Mais on en est aussi à des années-lumière, respirant un air pur qui vous pique l’appétit et vous conduit tout droit à La Gélinotte. En 2013, Nathalie et Fredi Meignan, gardiens du Refuge du Promontoire, en Oisans, ont repris, avec leur ami Noé Vérité, lui aussi gardien de refuge, ce haut lieu bien connu des promeneurs du dimanche, des pêcheurs à la ligne et des amateurs de balades en forêt. Soucieux de faire vivre l’établissement de façon constante et diversifiée, ils ont assorti le restaurant d’une activité de salle de spectacle, faisant de La Gélinotte un endroit de plus en plus convivial, où l’on vient se retrouver entre amis pour assister à une performance de danse ou à un concert de jazz. Du côté de la table, ils visent une restauration solide et en accord avec le cadre. Tout, ici, provient d’un circuit court, privilégiant les productions régionales, grâce notamment à l’affiliation à l’association Mangez Bio Isère. Les truites sont du Vercors, les fromages blancs de la Laiterie du Mont-Aiguille, et les fromages de chèvre de la chèvrerie juste en dessous. L’été, les myrtilles de la tarte amandine viennent de l’Ardèche, mais parfois aussi, selon la cueillette, de Belledonne même, et l’automne, l’omelette s’enrichit de champignons ramassés dans les sous-bois alentour.

La nature se déguste…

Pour rester dans l’ambiance du casse-croûte de montagne, on peut amplement calmer sa faim avec la grande assiette de salade, où la brique au chèvre parfumée de thym voisine avec les oignons confits, la tapenade, les noix de Grenoble et les fromages du cru ; ou partager entre amis l’ardoise de charcuterie, caillettes, chorizo, jambon de pays et saucissons divers. Et si l’on veut élargir le choix, on trouve à la carte, selon les arrivages du jour, truite en croûte au pesto, confit de canard, carpaccio de charolais, et même matouille à la tomme des Bauges. Une cuisine pas compliquée, mais avec la garantie fraîcheur et le label bio : un grand bol de nature, à déguster comme tel.
J. Serroy