Une bonne tête : La Tête de l’art
Sympa, chaleureux, inventif : what else ?
Entre chartreuse des bons Pères et chocolats Bonnat, La Tête de l’art, à deux pas du musée Mainssieux, a trouvé dans la petite rue Genevoise, en plein centre piétonnier de Voiron, la situation idéale pour défendre les vertus conjuguées de l’art et de la gastronomie. Le cadre, sur les murs gris d’une salle au cocooning très stendhalien – rouge des banquettes profondes, noir des chaises et des tables – offre à des peintres et photographes amis un confortable espace d’exposition, qui accueille des œuvres d’une qualité bien supérieure à ce que l’on a coutume de voir habituellement. Dans les verres et sur l’assiette, c’est du même niveau.
Patrice Giroud, qui a repris l’endroit en 2013 après avoir rangé ses crampons de rugbyman, est revenu à sa formation première au Clos d’Or, et a donc ouvert cette “Tête de l’art” qui porte bien son nom. Il a choisi une orientation de bistro-resto qui, sans se hausser du col, propose de vraies et bonnes surprises, dans une ligne qui conjugue ingénieusement la tradition des plats classiques et des produits frais, et l’originalité dans la façon de les accommoder.
Dans l’assiette, tout l’embarras du choix
Thibaud Décosse, son chef, qui est passé par de belles maisons étoilées, aime en effet cuisiner selon l’envie du moment et le marché du jour. D’où une formule originale qui propose quotidiennement cinq ou six plats à l’ardoise, jamais les mêmes, mais toujours excitants. Comme on entre par le côté bistro, où l’on se réunit pour commenter l’actualité, papoter ou refaire le monde autour d’un vin et d’une assiette de charcuterie, les entrées qui ouvrent l’appétit sont toutes trouvées.
On a choisi pour commencer une douzaine d’escargots de Bourgogne, aillés, huilés et persillés à la juste mesure, façon idéale d’attendre le plat finalement retenu parmi ceux proposés ce jour-là. Choix pas si facile, laissant hésiter entre un pavé de bœuf dans son émulsion de truffe, un mi-cuit de saumon aux palourdes, une souris d’agneau confite et un cabri mijoté au jus de morilles, pour enfin s’arrêter à une seiche confite, snackée, parfaitement tendre, accompagnée de tomates cerises, de grenailles, d’œufs de saumon et autres menus agréments. Et, dans une ardoise de desserts multipliant là aussi les tentations, on s’est résolu à laisser de côté la tarte au citron déstructurée et la glace coquelicot, pour retenir d’étonnantes framboises rôties dans une coque de chocolat fourrée à la crème de marron. On ne l’a pas regretté…
J. Serroy
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