L’Auberge des saveurs, une partie de campagne
Une vraie auberge et de vraies saveurs
Les beaux jours arrivant, il flotte une envie de nature à laquelle on ne saurait mieux répondre qu’en allant faire une halte champêtre à L’Auberge des saveurs. Ce n’est pas bien loin, 35 à 40 minutes de Grenoble, et 6 à 7 kilomètres de Saint-Marcellin sur la route de Roybon, dans un de ces villages, Murinais, qui sent encore la France buissonnière à la Trenet. Et si donc, poussé par la faim, l’herbe tendre, et guidé par la pointe du clocher qui donne le cap à suivre – le restaurant est accolé à l’église – on a la bonne idée d’aller se mettre l’appétit au vert, on aura le plaisir de se retrouver dans une maison accueillante où l’on sait ce que cuisiner veut dire. Jean-Paul Chemin, après avoir longtemps exercé dans le Vercors, puis en Matheysine, est venu ouvrir là, avec son épouse au prénom prédestiné de Fleur, une vraie table de campagne, avec tout ce qui la caractérise : produits du pays, recettes de tradition, carte élaborée en fonction des saisons, avec chevreau de printemps, champignons d’automne, gibier d’hiver.
Pour l’heure, estivale, l’accent est mis sur les salades fraîches, les viandes grillées, les légumes du jardin.
La carte exprime son terroir, et l’assiette est grande
Dans tous les cas, la carte sent son terroir. Ainsi du menu murinois, qui s’organise autour du poulet fermier aux trompettes de la mort sur gratin dauphinois. Ou du menu tête de veau, où le gâteau de foies de volaille dans sa sauce orly annonce ladite tête dans une sauce gribiche. Ou, forcément, du menu saint-marcellin, qui offre une jolie variation fromagère et nucicole : petit verre de vin de noix, tarte fine au saint-marcellin, toast de fromage en croûte de noix, filet de truite à la crème de saint-marcellin et aux ravioles du Royans et, bien sûr, saint-marcellin du cru juste avant le dessert. Quelle que soit la formule, en salle ou sur la terrasse ombragée, l’assiette est grande, les portions généreuses, et la préparation dans les règles. En témoigne ce feuilleté à la légèreté croustillante servi sur un copieux lit de morilles à la crème ; suivi de ces grenouilles aillées et persillées ad hoc, qu’on peut renouveler à volonté si le cœur vous en dit ; avant qu’un fromage blanc à la crème et un café gourmand plus que garni ne viennent parachever le tout. Et ne rendent quasi obligatoire une petite promenade digestive dans la forêt voisine des Chambarans.
J. Serroy
Commentaires
Ajouter un commentaire