L’Auberge des Champs, cuisine nature
La faim, l’occasion, l’herbe tendre… autant de bonnes raisons de prendre la clé des champs.
Entre deux plateaux, Trièves et Matheysine, la corniche du Drac donne, somptueux panorama, sur les eaux bleu-vert du lac de Monteynard. Avec, en fond de décor, pointant, comme en sentinelle, l’éperon du mont Aiguille. L’été indien y est doux, et les petites routes buissonnières qui serpentent à flanc de falaises mènent tout droit, pour qui cherche la bonne étape où se restaurer, à cette Auberge des Champs, pour peu qu’on ne manque pas, à 200 mètres du hameau de Marcieu, un petit chemin qui descend vers le lieu-dit Les Champs. Camille et Jules Bourgeois se sont installés là depuis le début de l’année, quittant le Grand Café de Vaulnaveys, dont ils avaient fait un des restaurants de village les plus appréciés de la région. Mais l’ami Jules, qui en avait assez des sophistications à rallonge d’une carte gastro-bistronomique, a décidé de revenir aux fondamentaux, en pratiquant dans le cadre qui lui convient cette cuisine chaleureuse, de tradition et de partage, qu’il affectionne. Ayant donc acquis une ferme qui avait autrefois abrité une auberge, le couple l’a aménagée dans son jus, transformant en salon d’été l’immense grange qu’ils ont ouverte sur la vallée. Aux murs de pierre, ils ont accroché un décor de théâtre et et laissé la vieille batteuse, les bottes de paille et les bouquets de fleurs dans leur panier d’osier. Sous les arbres, à l’aplomb de la prairie, on s’attable aussi, à moins que, suivant le temps, on ne préfère l’intérieur, dans la belle salle voûtée, sur piliers épais, qui servait autrefois d’écurie.
Une cuisine chaleureuse, de tradition et de partage
Tout cela sent son parfum de nature vraie, à l’image de la formule choisie par le chef : pas de carte, mais un menu unique de 20 à 25 euros, suivant les achats du jour, qu’il s’efforce d’effectuer chez les producteurs locaux. Chaque jour, du jeudi au dimanche, midi et soir (et les autres jours sur réservation), on a ainsi droit à un de ces plats qui rappellent lacuisine de grand-mère : tête de veau, cassoulet, aïoli de morue, omelette aux truffes, blanquette de veau… Avec chaque fois le plaisir de retrouver une cuisine dont la justesse est dans la simplicité. Ainsi ce jour-là, après une salade discrètement relevée à l’huile de noix, une brassée de cuisses de grenouilles aillées et persillées à point, suivies d’une juteuse bavette d’aloyau préparée au grill dans son jus aux champignons et accompagnée de son assortiment de légumes braisés, avant de terminer en beauté par une mirobolante omelette norvégienne, flambée dans le grand style. Une véritable auberge du bon Dieu…
Jean Serroy
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