L’Arôme, ça sent si bon la France
Une cuisine de fraîcheur et de goût.
Au départ, il y a une histoire de cœur : celle du jeune Willy Mevel qui, en vacances en Corse, rencontre Chloé. Tombant illico sous le charme, il la suit sur ses terres dauphinoises. Cuisinier de formation, il entre comme second dans un restaurant de Saint-Ismier. Il s’y fait si bien qu’au bout de quatre ans il reprend l’affaire, et, avec Chloé devenue entre-temps son épouse, lui donne un nouveau nom – L’Arôme – un nouveau décor, et une nouvelle ligne culinaire. Et depuis 2012, la table s’impose. Elle s'est taillé une belle réputation, notamment grâce à son emplacement, sur la route du Rivet, offrant, depuis la véranda sur laquelle ouvrent les deux grandes salles, un panorama unique d’un côté sur la dent de Crolles, et de l’autre sur la chaîne des cimes de Belledonne. Mais surtout grâce à une cuisine observant dès le départ une ligne de conduite : proposer une carte ne cherchant pas à en imposer par le nombre et la diversité des plats mais, au contraire, volontairement mesurée. Elle entend avant tout répondre à la seule exigence de ne travailler que des produits sélectionnés en circuit court et respectant les saisons.
Il y a de la saveur et du goût dans l’air
Tous les trois ou quatre mois, de nouvelles propositions offrent des variations subtiles ; ainsi le risotto aux saveurs du moment se présente-t-il ce mois-ci préparé au bleu de Sassenage, après l'avoir été au butternut et au lard fumé. Plus avant dans l’année, il s'accompagnera de cèpes et de mousserons, puis de brisures de marron et de noix. De même le tartare de bœuf se décline-t-il en trio, tout à la fois classique, italien et thaï. Et l’ArômaBurger, accommodé au comté, aux oignons confits et aux tomates, peut aussi se transformer en RossiniBurger, qu’enrichissent escalope de foie gras et grana padano. Il y a de la saveur et du goût dans l’air. On le sent en commençant par une inattendue tartelette tatin de champignons caramélisés, que rafraîchit une mousseuse crème au reblochon. Puis suit un généreux chuck flap de bœuf angus, où le persillé de la viande saignante, juste rôtie saisie, trouve son équilibre de cuisson dans le craquant des légumes de saison – carottes, patate douce, tomates cerises, chou-fleur blanc, vert, violet –, dans une sauce barbecue qui s’accorde, jusque dans la couleur, à la robe rouge profond et au goût intense d’un côtes-du- rhône village. Quant à l’assiette gourmande finale, panna cotta aux fruits rouges, riz au lait, biscuit fourré aux fruits, glace vanille au macaron framboise et chantilly légère, elle suffirait à prouver, à vue de nez, que L’Arôme ne vole pas son nom…
J. Serroy
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