L’Eden, la mer, toujours recommencée…
Sur les hauteurs de Voiron, un vrai restaurant de poissons.
À première vue, le décor est plutôt montagneux qu’océanique. D’autant que le premier atout de L’Eden est bel et bien sa position surplombante. À la sortie de Voiron, sur la route qui mène vers Saint-Laurent-du-Pont, elle offre une vue imprenable sur toute la vallée, de la cluse de Voreppe à la partie sud du Grésivaudan, avec en fond de scène, plein cadre, la chaîne du Vercors. De la terrasse ou de la véranda, jusqu’à la salle intérieure, c’est le même panoramique impressionnant qui, des contreforts de la Chartreuse où l’on se trouve, ne laisserait pas penser que la marée puisse arriver jusqu’ici. C’est pourtant bien le cas depuis que Christophe Veyron a repris avec son épouse Laurence, il y a une douzaine d’années, ce bel établissement. Formé chez Chavant, puis ayant bourlingué dans nombre d’établissements du sud, il s’est pris de passion pour poissons et crustacés, au point d’en faire sa spécialité. Et dans une région pas spécialement riche en la matière, il offre, depuis Voiron, l’exception qui confirme joliment la règle.
Bien sûr, la carte s’élargit à d’autres propositions. Les amateurs de charcuterie ou de viande trouveront largement leur compte dans le foie gras qui truffe le pâté croûte maison ou dans le magret de canard flambé au cognac et relevé à la crème de piment. Mais difficile pour autant de résister à la véritable pêche miraculeuse qu’offre la carte en matière de produits marins. Outre les plateaux de fruits de mer composés quasiment à la demande, les choix sont ici autant de tentations : saumon sauvage en gravlax aromatisé à la framboise, saint-jacques juste snackées à la plancha, soupe de poissons de roche, et, bien sûr, ronde des crustacés sortis du vivier où nagent langoustes et homards, ou banc des poissons, daurades, bars, soles qu’apporte la marée du jour (car l’arrivage est quotidien et permet d’avoir la pêche de saison). Sans oublier, sur commande, la bouillabaisse ou encore, à la sétoise, la macaronade de langouste.
Une carte en forme de pêche miraculeuse
Pour l’heure, on a commencé par une terrine de poisson mêlant avec légèreté saumon et cabillaud, juste mouillée d’un filet d’huile d’olive et d’un coulis de tomate au basilic et entourée d’une farandole de petites palourdes. Pour suivre, la croquante poêlée de blanc de seiche était préparée à la méridionale, avec ail, persil et huile d’olive. Et le vent du grand large poussant vers les îles lointaines, la soupe de mangues finale était rafraîchie par un sorbet aux fruits de la passion qui en complétait la touche exotique. Le tout arrosé de la fraîcheur moelleuse d’un tariquet premières grives, ajoutant le côté sucré du soleil à la note iodée de l’ensemble.
J. Serroy
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