École de la deuxième chance : pour un nouveau départ
Pour les jeunes sortis du système scolaire, l’École de la deuxième chance est une opportunité de trouver leur voie et surtout de reprendre confiance en eux. En Isère, l’association s’appuie sur un réseau de 1 000 entreprises.
Au sein du réseau des 156 Écoles de la deuxième chance, les jeunes inscrits ne le sont pas pour se former à un métier, mais plutôt pour travailler leur orientation de manière individualisée. En Isère, l’E2C compte trois antennes réparties selon le découpage territorial suivant : Grenoble, Vienne et Voiron. Environ 300 jeunes entre 16 et 25 ans sont accompagnés chaque année par l’une de ces structures. Leur profil est très hétérogène : 15 % sont en situation de handicap, 80 % n’ont aucune qualification, 30 à 40 % sont des mineurs ou encore 30 % sont de nationalité étrangère. « Leur dénominateur commun : ce sont des décrocheurs du système scolaire », précise Corentin Ami, directeur de l’École de la deuxième chance en Isère. En France, les E2C en accueillent 15 000 par an (sur 100 000), prescrits par les missions locales ou « venant spontanément ». « Ils ont eu une mauvaise expérience avec l’école ou ont été mal orientés, et les parcours sont freinés par des situations personnelles complexes. » L’École de la deuxième chance essaye de lever ces freins et soutient les jeunes afin qu’ils repartent de l’avant, en ayant comme moteur l’immersion professionnelle. En Isère, plus de 1 000 entreprises sont mobilisées et accueillent des jeunes le temps de stage afin qu’ils découvrent le monde économique.
Pédagogie personnalisée
La finalité du parcours proposé par l’association est de permettre à ces « stagiaires de la formation professionnelle » de trouver leur voie. Pour cela, chacun suit un programme personnalisé à partir d’une évaluation de compétences. Si certains doivent apprendre des fondamentaux (français, mathématiques, etc.), d’autres suivent des exercices dans le but de connaître les codes de l’entreprise ou participent à des projets au cours d’ateliers encadrés par des intervenants « à l’écoute et bienveillants ». À la suite de quoi, des périodes de stages en milieu professionnel sont organisées. Sur le département, plus de 1 000 entreprises sont mobilisées et les accueillent afin qu’ils découvrent un métier. « Ils n’ont pas ou peu d’expériences professionnelles. Nous partons donc de leurs attentes et de leurs objectifs pour définir leurs projets et les orienter au mieux vers ce qu’ils veulent faire », ajoute Corentin Ami. « Nous ne délivrons pas de diplôme, mais une attestation de compétences acquises. L’E2C est une étape intermédiaire afin qu’un jeune poursuive ensuite vers une formation. » En France, sur les 63 % sorties positives en 2022, 18 % des jeunes sont en alternance ensuite, 22 % en formation qualifiante ou diplômante et 23 % en contrat de travail. L’École de la deuxième chance agit alors comme l’une des rares alternatives pour ces jeunes dont l’école est un mauvais souvenir. « Le triptyque formation, diplôme, emploi ne fonctionne pas pour eux. Nous devons concentrer l’orientation plutôt sur les compétences », commente le directeur, qui travaille en parallèle sur un référentiel de compétences.
R. Charbonnier
Infos clés
91 % des jeunes des E2C ne disposent pas de diplôme équivalent à un CAP ou un BEP.
89 % sont sans expérience professionnelle
Parcours de l’ordre de 4 à 18 mois (durée moyenne 6 mois
Commentaires
Ajouter un commentaire