Besoin massif de compétences dans les métiers de la rénovation énergétique
L’activité de la rénovation énergétique est en pleine croissance, mais le secteur fait face à une problématique de taille : le faible taux de profils qualifiés. En particulier dans le domaine du bâtiment, qui manque cruellement de personnes nouvellement diplômées sur les notions de rénovation thermique, et de professionnels dans ce domaine.
Pour la seule année 2021, plus de 750 000 logements ont été rénovés (en grande partie grâce au dispositif MaPrimeRénov’), soit trois fois plus qu’en 2020, annonçait en janvier l’Agence nationale de l’habitat. Des travaux portant principalement sur le changement de système de chauffage (68 %), l’isolation (26 %) et la ventilation (3 %). Une dynamique qui se poursuit puisque plus de 800 000 logements devraient connaître le même sort en 2022. Mais le secteur connaît un déficit de main-d’œuvre, notamment sur les métiers du bâtiment. En 2020 déjà, un rapport du Plan bâtiment durable pointait ce problème et appelait à renforcer les dispositifs : « Permettre aux entreprises de la rénovation de hausser leurs performances et rechercher dès à présent, par divers modes proposés, les nouvelles forces vives dont le secteur va avoir rapidement besoin. »
Trop peu de formations
L’Anah estime à « 150 000 recrutements nécessaires pour venir renforcer le marché de la rénovation énergétique d’ici 2023 » (tous secteurs confondus). Une grande partie des besoins vise les métiers de l’artisanat : couvreur, charpentier, maçon, menuisier… Des professions recherchées à qui l’on demande de maîtriser les techniques de mise en œuvre de nouveaux matériaux et des compétences en matière de réglementation. Mais trop peu sont encore formés pour améliorer la performance thermique d’un logement. Quelques modules de formations continues existent au Greta de Grenoble, ou avec le programme national Feebat (Formation aux économies d’énergie dans le bâtiment). Pas en nombre suffisant toutefois pour répondre à la demande.
Comment attirer les jeunes ?
L’autre défi est d’attirer les publics vers ces métiers. Mais là encore, les dispositifs sont loin du compte avec peu de formations initiales dédiées aux problématiques énergétiques. Quant aux apprentissages traditionnels, de type CAP ou BP, ils tardent à faire évoluer leur enseignement à ces enjeux. Il revient donc bien souvent aux professionnels de former leurs nouvelles recrues sur le terrain (voir le témoignage de Eco-Système Construction). Pour remédier à ces besoins, deux initiatives sont à souligner. La première à l’initiative du programme Feebat, qui dispose de formations à destination des enseignants en lycée et des formateurs en CFA, afin qu’ils intègrent dans leur cours les enjeux de l’efficacité énergétique dans la rénovation des bâtiments. La seconde porte sur le déploiement d’une grande campagne de communication de l’Anah pour valoriser les métiers de la rénovation énergétique en ciblant les jeunes, et en incitant les artisans à se former.
R. Charbonnier
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Se former à Grenoble
Il existe peu de formations tournées exclusivement sur la rénovation énergétique. Le Centre permanent du bâtiment, au sein du Greta de Grenoble, propose des modules de plusieurs heures sur les thèmes de la performance énergétique et de l’écoconstruction. La Fédération compagnonnique des métiers du bâtiment à Échirolles, en lien avec la Fédération française de la construction passive, en propose aussi, sur la construction passive notamment.
Trois autres formations portant sur d’autres métiers de la rénovation énergétique existent :
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