« L’Isère se mobilise pour faire émerger des technologies de rupture » Louis Laugier, préfet de l’Isère

Comment se positionne le département par rapport au programme France 2030 ?

Deux ans après son lancement, les premiers résultats en Isère sont concrets et de grande ampleur. Sur les 25 premiers milliards d’euros engagés en France, 4,58 Md€ le sont en Isère, au profit de 250 projets soutenant des entreprises de toutes tailles et des établissements publics. L’Isère est donc le premier département de France en termes de montant engagé à la fois sur le total, mais aussi sur beaucoup des thématiques stratégiques prises séparément. Le dynamisme économique exceptionnel du département ne fait que se confirmer depuis la crise Covid-19. En effet, le département était historiquement engagé dans les secteurs qui sont désormais jugés stratégiques comme les industries de santé, l’électronique, les intrants essentiels, l’énergie et la transition écologique, d’où des investissements publics et privés massifs dans les projets de l’Isère, qui ont ainsi connu une sensible accélération. L’engagement et la vision des chefs d’entreprise, des salariés et des partenaires publics ont permis la multiplication de concrétisations immédiates. Grâce à sa forte culture de l’innovation et de l’industrie, l’Isère se mobilise ainsi pour faire émerger des technologies de rupture et pour renforcer la compétitivité de ses activités via le transfert de technologies et le développement de start-up deeptech répondant aux enjeux prioritaires. Ce qui explique les résultats isérois au titre de France 2030.

Sur l’appel à projets « première usine », comment le département se situe-t-il ?

À l’issue des quatre premières vagues de l’AAP « Première usine », ce sont au total 51 projets qui sont soutenus à hauteur de 240 M€ de soutien public pour financer leurs premières implantations industrielles, représentant au total plus d’1 Md€ d’investissements productifs. Avec 10 projets lauréats en Isère, le département représente 1/5e des lauréats.

L’un des objectifs de France 2030 porte sur la réindustrialisation du territoire. Où en est-on en Isère ?

Entre 2000 et 2016, l’Isère avait connu une désindustrialisation massive, supprimant un quart des emplois industriels. Près de 250 usines iséroises ont fermé, dont l’usine de fabrication de paracétamol à Roussillon. À l’été 2015, le taux de chômage a alors atteint 8,7 %. En 2020, l’Isère a subi de surcroît une récession inédite dans l’histoire récente, avec une baisse de 4 % du total des chiffres d’affaires et 70 960 demandeurs d’emploi sans activité. Ce contexte aurait pu provoquer un effondrement économique et social mais a, au contraire, enclenché une puissante relance du département. Le bilan à ce stade est que les plans d’investissement France Relance et France 2030 en Isère ont contribué à un record de 28 500 créations nettes d’emplois sur les trois dernières années, portant sur des projets majeurs pour la transition écologique, la compétitivité économique et la cohésion sociale et territoriale. Sur les trois dernières années, l’Isère a créé autant d’emplois que sur les treize années précédentes réunies. Par ailleurs, sur ces 28 500 créations nettes d’emploi, 6 600 concernent l’industrie, plaçant ainsi le département au 4e rang de ceux qui ont créé le plus d’emplois industriels sur cette période. Des projets de création d’usine et de développement d’entreprises sont toujours à venir. En effet, l’Isère a compté deux nouveaux lauréats de l’AAP Première usine fin 2023 (Unity Semiconductor et Vulkam). Il est donc tout à fait indispensable d’accélérer la connexion entre les demandeurs d’emploi et les offres disponibles sur le site de France Travail, toujours en augmentation à la mi-février.

Quels sont les grands projets d’implantation industrielle à venir ?

Outre les lauréats isérois de l’AAP Première Usine (eCential Robotics à Gières, MicroOLED à Grenoble, BeFC à Saint-Martin-d’Hères, Absolut System à Eybens, Limatech à Voreppe), les projets d’implantation industrielle se poursuivent dans la région grenobloise, toujours très dynamique et attractive. À titre d’exemple, les projets des entreprises Lhyfe et TES Recupyl, sur la friche industrielle Ascometal au Cheylas.

F. Combier

Le calendrier des appels à projets ouverts pour France 2030 est disponible sur : https://www.gouvernement.fr/france-2030/appels-a-candidatures