Industrie — Le 26 mars 2024

Les Papeteries de Vizille cultivent leur fibre qualité

Créée en 1593, l’entreprise patrimoniale, qui fait partie du groupe isérois Vicat, lance une gamme de papiers et cartons non couchés de prestige. Elle poursuit ses investissements dans la réduction de son empreinte écologique.

Pierre Bonnet, directeur général des Papeteries de Vizille © F. Ardito

Témoins d’une industrie naguère florissante, les Papeteries de Vizille font partie des quatre derniers producteurs de papier en Isère. Elles doivent leur salut à l’engagement sans faille de leurs propriétaires au fil des dernières décennies, qui ont réussi à orienter l’activité vers des marchés techniques tels que la fabrication de bandes à joint, les papiers de sécurité, l’emballage alimentaire et l’édition haut de gamme (papier bouffant), en plus de la production de sacs pour le ciment. Bravant l’explosion du coût des matières premières et de l’énergie depuis 2022, les Papeteries de Vizille maintiennent le cap. Elles réalisent même un nouveau saut qualitatif en présentant une déclinaison de papiers et cartons non couchés raffinés, pour des clients finaux en recherche d’authenticité. « Ce sont des papiers sans glaçage, destinés à l’édition et au packaging de luxe, qui magnifient le produit et prolongent dans le toucher l’expérience client », décrit Pierre Bonnet, directeur général des Papeteries de Vizille.

Bientôt certifiée ISO 50 001

DeLux Collection, c’est le nom de cette gamme, offre l’avantage de se prêter à toutes les techniques d’embellissement telles que le gaufrage, la dorure à chaud et la dépose de vernis. Le DeLux Pack a même été présenté comme le seul carton de ce type fabriqué en France. Ce nouveau segment est d’autant plus stratégique pour les Papeteries de Vizille que la production de tels papiers et cartons incarne pleinement la responsabilité environnementale des marques auxquelles ils se destinent. « Cette gamme reflète aussi toutes les contraintes que l’entreprise s’impose à elle-même au-delà des réglementations, dans la recherche permanente d’une diminution de son empreinte carbone », appuie Pierre Bonnet. Disposant de deux turbines hydroélectriques, les Papeteries de Vizille autoproduisent une partie de leur énergie, tandis que les opérations de séchage sont assurées par une chaufferie biomasse à plus de 95 %. D’importants investissements ont conduit à baisser de 40 % leurs niveaux de prélèvements d’eau dans la Romanche entre 2018 et 2022. La démarche pour la certification ISO 50 001 dans laquelle l’entreprise est engagée la pousse aussi à identifier et appliquer de nombreuses solutions de réduction de ses consommations sur des programmes pluriannuels.

R. Gonzalez