Allimand poursuit sa belle histoire

À la tête de l’entreprise depuis une année, Patrick Gamet a su rassurer les clients et les marchés. « La reprise a été très rapide : sur les seuls six derniers mois, nous avons enregistré 24 M€ de commandes », se réjouit-il. Les impacts cumulés du Covid et de la guerre en Ukraine font désormais partie du passé d’Allimand. Durant cette séquence de deux ans et demi, et grâce aux efforts de refinancement d’Arcole, les fondamentaux ont été préservés : la PME bénéficie d’une réputation mondiale depuis plus de 170 ans, portée par une application permanente à l’innovation technologique et un fort engagement de chacun. Dès l’an passé, Allimand a recruté 17 personnes. « L’équipe en place a parfaitement adhéré au changement de gouvernance et de management. Nous avançons tous dans la même direction. » 

Cap sur le non-tissé 

La force d’Allimand tient aussi à sa capacité à répondre à des demandes complexes. En consacrant chaque année jusqu’à 5 % de son budget à la R&D, l’entreprise s’est dotée d’équipements spécifiques pour tester et valider de nouvelles applications. Aux États-Unis, qui comptent parmi les premiers producteurs de papier au monde, elle a installé une filiale où « Allimand dispose d’une ligne pilote de fabrication de papiers spéciaux et non tissés pour mettre au point des produits en codéveloppement avec nos clients », explique Simon Cena, directeur général adjoint. Et notamment pour exploiter le segment du papier non tissé qui représente déjà 40 % de l’activité de la PME. « Cette part de notre production est amenée à croître encore, compte tenu de l’accélération de la demande. On retrouve en effet les papiers non tissés dans les séparateurs de batteries, les produits médicaux, les isolants thermiques ou encore les revêtements de sol et de toiture, en substitution au plastique », énumère Patrick Gamet. 

Nouveaux recrutements 

Outre les États-Unis où l’entreprise compte renforcer sa présence, Allimand convoite les marchés en pleine croissance de l’Inde, de la Chine et de l’Asie en général. « Nous devons aussi être sur place, en développant des partenariats de proximité avec les fournisseurs locaux », insiste le directeur général. Autre enjeu : la transition écologique, qui a inspiré à l’entreprise plusieurs brevets, par exemple pour la production de papiers spéciaux à partir de résidus de tabac et pour des systèmes de presse plus économes en eau et en énergie. Si elle figure parmi les cinq leaders mondiaux de la machine à papier avec 85 % de part à l’export, Allimand n’en reste pas moins attachée au tissu local. Elle prévoit de recruter une vingtaine de collaborateurs cette année sur son site historique de Rives et met tout en œuvre pour attirer les bons profils. Prochain cap : viser 60 M€ de chiffre d’affaires d’ici trois ans. 

R. Gonzalez