L’apprentissage dans le BTP booste l’insertion dans l’emploi

Une nouvelle fois, l’attractivité pour la formation en apprentissage dans le BTP se confirme. En moyenne, plus de 90 000 contrats sont signés chaque année. Les effectifs ont connu une hausse de 4,7 % sur la période 2022-2023 par rapport à l’année précédente, avec 102 900 jeunes en formation, et plus de 50 % par rapport à 2016-2017, selon une enquête du CCCA-BTP. Le secteur représente l’un des premiers employeurs d’apprentis de l’Hexagone. Surtout, il est un tremplin pour la poursuite d’études et donne accès à une insertion durable dans l’emploi. L’étude de l’observatoire des métiers du BTP se concentre sur les apprentis dont le contrat d’apprentissage est arrivé à son terme en 2020. Il en résulte qu’un an après la fin de leur formation dans le bâtiment, les jeunes formés sont 44 % à être en emploi (y compris à leur compte), 47 % d’entre eux choisissant de poursuivre leur cursus, à la fois pour « compléter et approfondir leur formation précédente », indique l’enquête. Les apprentis préparent d’abord un diplôme de niveau 3 (CAP, mention complémentaire) ou de niveau 4 (brevet professionnel), puis 13 % évoluent vers une licence, un master ou un diplôme d’ingénieur. 

« Des apprentis attachés au BTP » 

L’observatoire des métiers du BTP souligne par ailleurs la trajectoire des apprentis deux ans après la fin de leur contrat : 63 % sont alors en emploi. Sur ce volume, 44 % poursuivent leur travail au sein de l’entreprise formatrice et privilégient le statut de CDI (75 %). Pour les autres, 27 % des jeunes interrogés continuent leurs études 24 mois à l'issue de leur apprentissage, en particulier pour obtenir un brevet de maîtrise, un brevet professionnel, un BTS ou une licence. Seuls 4 % sont en recherche d’emploi. Ces données démontrent que « les jeunes sont majoritairement toujours attachés au secteur du BTP », analyse l’observatoire fondé par les Commissions paritaires nationales de l’emploi du bâtiment et des travaux publics. Un résultat qui vient confirmer une enquête du Cereq publiée en novembre 2023 et qui s’attarde sur la place de trois familles de métiers en tension dans les premières années de vie professionnelle des jeunes sortis de formation en 2017. Le BTP en fait partie. Elle conclut que parmi les métiers en tension, ceux du BTP se distinguent par une capacité à intégrer durablement les jeunes. Elle pointe plusieurs éléments favorables à cette situation : « 84 % des jeunes ayant eu au moins un emploi dans le BTP y restent lorsqu’ils sont formés à ces métiers. Le climat du premier emploi occupé apparaît plus déterminant, tout comme la qualité des conditions d’emploi à l’embauche. » Quant à ceux qui quittent la filière, l’observatoire conclut qu’ils se réorientent dans les domaines du transport et de la logistique, de l’énergie ou de l’industrie (dont la métallurgie).

R. Charbonnier