Antoine Ranaldi, gérant de SFIE : « Je crois beaucoup en la reconversion professionnelle d’adultes »
Spécialisée dans les travaux d’électricité, SFIE dénote. Dans le marasme subi par une partie de la filière du bâtiment, la TPE installée à Saint-Egrève enregistre un carnet de commandes plein jusqu’en 2025. De quoi envisager l’avenir plus sereinement pour son gérant, Antoine Ranaldi, qui s’investit auprès de ses salariés et souhaite en attirer de nouveaux.
Votre carnet de commandes est rempli jusqu’en 2025. Que mettez-vous en œuvre pour cela ?
Nous avons la chance de travailler sur des chantiers de construction de logements tant pour des opérateurs publics que privés, ainsi que pour des projets dans le secteur tertiaire. Cette diversification nous permet de maintenir un équilibre et d’offrir une visibilité performante. Il nous arrive même de décliner des ouvrages. Nous ne voulons pas grossir, mais plutôt pérenniser l’activité en garantissant des conditions de travail optimales aux collaborateurs, sans recourir à des intérimaires dont le coût est trop élevé.
Comment se manifeste la crise du logement ?
Nous enregistrons une situation tendue, marquée notamment par une détérioration des délais de paiement de la part des clients et une hausse des prix des matériaux, conjuguée à une maîtrise moins adroite dans l’exécution des études de dossiers. Ces éléments contribuent à complexifier la situation et exigent de notre part une vigilance accrue. Cependant, malgré ces défis, nous demeurons optimistes grâce à la bonne santé financière de l’entreprise.
Faites-vous face, comme beaucoup d’autres sociétés du secteur, à une tension de main-d’œuvre ?
Si la priorité est de maintenir la visibilité du carnet de commandes, un aspect crucial également est la préservation de l’effectif de huit employés. Cela requiert de veiller au bien-être des équipes, en leur offrant des conditions favorables au quotidien, une certaine souplesse concernant les horaires, des primes, ainsi que la reconnaissance de leur travail. Malgré nos efforts, le recrutement et la rétention des profils d’électriciens demeurent un enjeu, étant donné la pénurie importante dans le secteur du bâtiment.
Quelles solutions mettez-vous en place ?
Je crois beaucoup en la reconversion professionnelle d’adultes qui souhaitent se tourner vers notre métier. Je trouve qu’ils possèdent une mentalité différente et s’impliquent davantage. Ils se distinguent nettement des jeunes qui peuvent encore hésiter quant à leur choix de carrière et parfois subissent des orientations qui ne leur correspondent pas totalement. C’est pourquoi, en lien avec France Travail, nous accueillons des personnes en stage d’immersion d’une semaine à un mois afin qu’elles confirment leur désir de se former en apprentissage dans le domaine de l’électricité. Par ailleurs, pour recruter, nous avons mis l’accent sur la communication en ayant conscience de la nécessité de véhiculer une image moderne et attractive de l’entreprise et de notre métier.
R. Charbonnier
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