Juste à côté : La Voisine
Une petite table qui fait le plein : réservation conseillée.
Isabelle Simon a un passé de cuisinière qui plaide fortement pour elle. Longtemps, elle tint, en compagnie de sa mère Marie-Antoinette, cette table d’excellente facture qu’était L’Épicurien. Puis vint le mariage et, avec trois enfants à la clé, un long intermède de dix ans, jusqu’à ce que, le démon des fourneaux se faisant à nouveau entendre, se manifeste l’envie d’ouvrir un nouveau restaurant. Le lieu fut vite trouvé : central, dans cette petite rue des Bons-Enfants qui fleure la sympathie conviviale, où elle commença donc en douceur, à l’automne 2011, par un salon de thé qui devint vite le rendez-vous d’une clientèle féminine attirée par le cadre et par le talent pâtissier de la cuisinière. Mais, visant plus large, et voulant surtout proposer une cuisine gourmande, elle transforma vite ledit salon en véritable restaurant, où chacun, quel que soit son sexe, peut trouver aisément son compte !
Cuisine ouverte et décoration bohème
Non seulement parce que le décor est chaleureux, avec ses teintes de gris, son escalier à mezzanine, sa cuisine ouverte et sa décoration bohème. Mais plus sûrement parce que, dans une carte qui se renouvelle deux fois l’an, la fraîcheur des produits de saison, entièrement préparés maison, permet des propositions joliment originales. On peut en juger à la personnalité des plats du jour. Ainsi de ce simple sauté de veau préparé aux citrons confits avec accompagnement de fenouil et de câpres, ou de ce velouté aux lentilles, servi à la louche dans la grande marmite et dont le fumet vaut garantie d’authenticité. On peut en juger aussi à la carte où l’on retrouve ces trois plats devenus cultes, que la clientèle réclame lorsque la chef a l’imprudence de vouloir les en retirer : le surprenant crumble de sardines, la goûteuse omelette aux morilles et le mystérieux "gratin mondain". Voulant percer l’énigme, on s’y est donc essayé, ravi de découvrir ce bon vieux plat qu’est le gratin de macaronis, cuit sur un fond de foie gras et gratiné sous les tranches grillées d’un bacon croustillant. La fraîcheur tonique d’un saint-nicolas-de-bourgueil 2011 du domaine Olivier permet d’arroser comme il convient la chaleur dense de l’ensemble, rafraîchie encore par un café gourmand avec toute sa ribambelle de petites douceurs. En sortant, on se dit que c’est sympa d’avoir une voisine comme ça…
J. Serroy
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