Diamfab passe à la vitesse supérieure
Spécialisée dans la production de diamant pour l’industrie des semi-conducteurs, la start-up créée en 2019 vient de lever 8,7 M€. Ce financement vise à accélérer la préindustrialisation de ses composants, plus efficaces et avec une empreinte carbone plus faible.
Tandis que le silicium semble avoir atteint ses limites physiques, le diamant apparaît comme le semi-conducteur ultime, capable de résister à des températures élevées et plus efficace sur le plan énergétique. Son utilisation ouvre des perspectives dans divers domaines, de l’électronique de puissance à l’informatique quantique, avec des implications majeures pour les secteurs du véhicule électrique et le spatial notamment. S’appuyant sur 30 ans de recherches, la start-up Diamfab, spin-off de l’Institut Néel-CNRS et créée en 2019, produit du diamant dopé, c’est-à-dire doté de propriétés électriques particulières. Outre la fabrication du matériau, la société maîtrise celle des composants eux-mêmes, dont certains ont été brevetés.
Bientôt une ligne pilote préindustrielle
Diamfab vient de lever 8,7 M€ auprès de plusieurs investisseurs. Ce montant doit lui permettre de poursuivre le développement de sa technologie, et notamment d'atteindre l’échelle supérieure. « À l’heure actuelle, le diamant est déposé sur des plaques de 0,5 pouce de diamètre, et il faudrait passer au minimum à 4 pouces pour rendre la technologie industrialisable », souligne Gauthier Chicot, fondateur et PDG de Diamfab. « L’objectif de cette première levée de fonds est de terminer le montage d’une ligne pilote préindustrielle qui devrait être opérationnelle en 2026. » Parallèlement, la start-up prévoit de renforcer ses collaborations avec des industriels tels que Soitec, STMicroelectronics, Murata, Schneider Electric, pour développer des composants-tests répondant à leurs besoins et les produire en petites séries dans des conditions représentatives et de façon reproductible. Elle espère commercialiser ses premiers produits en 2030.
L. Marty
Infos clés
Production de plaques et de composants à base de diamant pour la microélectronique
Hébergement : Institut Louis Néel-CNRS, sur la Presqu’île scientifique, bientôt une ligne de production pilote à proximité
15 personnes, 30 d’ici 2 ans
Quatre composants brevetés
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