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Présences Grenoble
Start-up — Le 23 juillet 2024

Caeli Énergie insuffle un nouvel air dans la climatisation

Créée en 2020, la start-up a introduit une innovation de rupture dans la climatisation. Sa technologie bas carbone permet de rafraîchir l’habitacle sans réchauffer l’atmosphère, en n’utilisant aucun gaz polluant. Après une levée de fonds de 10 M€ menée à l’automne 2023, la société est entrée en phase d’industrialisation, et commercialise depuis juin sa nouvelle gamme « Caeli One » auprès du grand public.

© F. Ardito

Une climatisation à forte efficacité énergétique et faible impact environnemental, on en rêvait… D’où l’idée initiale vous est-elle venue ? 

Tout a démarré en 2017. Je travaillais alors pour le CEA en Inde, où j’ai été directement confronté aux impacts de l’utilisation de la climatisation à grande échelle. L’ensemble des systèmes existants consomment beaucoup d’électricité, et polluent par l’emploi de fluides frigorigènes dont les fuites sont nocives pour l’environnement. En plus d’émettre une grande quantité de gaz à effet de serre, ils rejettent de l’air chaud à l’extérieur qui contribue à élever la température, jusqu’à +3 degrés dans les grands centres urbains. J’ai alors pris conscience d’un manque de sujets de recherche portant sur des solutions alternatives. Formé à l’ESTP Paris, et à GEM à Grenoble, j’ai pris contact avec la Satt Linksium après mon retour en France. Nous avons identifié un laboratoire du CNRS, à Chambéry, prêt à démarrer, et obtenu de premiers financements. L’arrivée de Stéphane Lips au démarrage du projet, chercheur en thermodynamique et spécialiste européen du sujet, puis un peu plus tard de Samuel Bauchet, industriel en provenance du secteur automobile, a permis la suite. La société Caeli Énergie est née en 2020. 

Sur quelle innovation s’appuie-t-elle ?

Elle se base sur un principe physique bien connu, celui du « frigo du désert », qui consiste à tirer parti de la fraîcheur dégagée par le phénomène d’évaporation. Grâce aux travaux menés en lien avec le CNRS Chambery et l’INSA Lyon, nous avons réussi à optimiser ce procédé et à le pousser, au moyen d’un échangeur de chaleur haute performance, au meilleur de l’état de l’art. Ses avantages : il consomme cinq fois moins d’électricité qu’un climatiseur classique, et n’a pas besoin d’unité extérieure pour fonctionner. Il ne rejette donc aucun air chaud à l’extérieur. 

L’évolution de la réglementation lui donne aussi une actualité particulière… 

Oui, les Hydrofluorocarbures (HFC), utilisés par l’industrie de la climatisation, seront interdits en Europe à partir de 2030. Et nous l’espérons, proscrits également à terme aux États-Unis. Nous assistons à une forte prise de conscience de la dangerosité, pour le réchauffement climatique, de ces fluides frigorigènes. Nous devrions assister, dès 2027, à l’accélération de leur calendrier de retrait, y compris pour les produits existants… 

Quelles perspectives en découlent-elles pour vous ? 

C’est un marché colossal qui s’ouvre pour les solutions alternatives comme les nôtres. En 2023, nous avons levé 10 M€ pour passer le cap de l’industrialisation de nos produits. Depuis 2022, nous avions mis en test une quarantaine de démonstrateurs dans des collectivité et des Ehpad partenaires, pour en tester le fonctionnement. Cela nous a permis de beaucoup améliorer le produit, sur les performances acoustiques notamment. Le projet d’industrialisation et de passage à l’échelle est déjà finalisé. Nous installons à partir de cet été une ligne industrielle pilote dans d’anciens locaux de General Electric, à Grenoble, d’une superficie de 1 100 m2. Elle permettra de répondre aux besoins de production pendant au moins deux ou trois ans, avec une capacité de fabrication de plusieurs milliers de systèmes par an. Mais le marché est tellement vaste – plusieurs millions d’unités par an – que pour maximiser notre impact, nous devrons certainement nouer des partenariats avec des fabricants. Nous pourrions conclure des contrats de co-développement sur de nouveaux modèles, ou bien des sous-systèmes, sous licence par exemple. Il y a urgence, car les études montrent que la climatisation, qui représente 1 Md de tonnes d’émission de CO2 par an, pollue autant que l’aviation… 

Vos produits présentent un design innovant. C’est aussi votre marque de fabrique ? 

Nous sommes là encore en rupture, grâce à l’utilisation de matériaux biosourcés et en faisant de ces équipements un objet de décoration. L’installation nécessite un raccordement à l’eau et à l’électricité, et deux carottages sur un mur extérieur. La consommation d’eau est un sujet, et nous regardons comment la réduire, mais reste limitée à 1 m3 pour toute une saison de refroidissement, soit l’équivalent sur trois mois d'été d’une dizaine de douches. Les retours clients sont extrêmement positifs. La commercialisation de notre premier produit grand public, Caeli One, dédié au marché du résidentiel, a donc été lancée en juin, pour une livraison avant l’été 2025. En parallèle, nous poursuivons le développement de systèmes plus importants pour les marchés de l’immobilier professionnel.

E. Ballery

 

Infos clés

  • Concepteur et fabricant de climatiseurs bas carbone
  • Trois fondateurs : Remi Pérony, président, Stéphane Lips, vice-président R&D, Samuel Bauchet, vice-président Opérations. 
  • Siège social : Fontaine
  • Technologie : 4 années de développement, 6 brevets
  • Effectif : 40 fin 2024, 50 en 2025

A savoir

  • Nous devenons une entreprise à mission, pour déployer massivement des solutions de climatisation bas carbone en Europe .
     

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