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Services — Le 4 juin 2024

Julien Polat, maire de Voiron : Le logement doit s’inscrire dans une notion d’équilibre

À l’image des trente autres communes voisines, la Ville de Voiron applique la feuille de route inscrite dans le programme local de l’habitat, établi par la communauté d’agglomération du Pays Voironnais. Julien Polat, son maire, revient sur les enjeux qui en découlent pour la commune.

© AdobeStock

Quelle est la situation en matière de logement sur Voiron ? 

Après huit années de croissance dynamique, nous constatons un net ralentissement du rythme des constructions sur la commune. Il devient parfois difficile pour des ménages d’accéder à la propriété compte tenu de la hausse des prix observée au cours des dernières années, tandis que certaines opérations immobilières sont suspendues par les opérateurs par l’effet du cumul de la hausse des coûts de construction et des conditions d’accès à l’emprunt qui durcissent le marché. Voiron n'est pas épargnée. Notre seule solution est d’agir sur notre capacité à libérer du foncier sans pour autant étaler la ville. C’est pourquoi notre stratégie, en accord avec celle du PLH du Pays Voironnais, repose sur la volonté de revitaliser des logements vacants ou de requalifier des quartiers. 

C’est-à-dire ? 

Nous aspirons à reconstruire la ville sur la ville, en réhabilitant des friches industrielles ou hospitalières afin de les transformer en de nouveaux quartiers résidentiels. Les anciennes usines Rossignol seront ainsi métamorphosées en un quartier comprenant environ 700 logements. De même, la friche de l'entreprise Radiall, située dans le quartier Divercité, est aménagée pour accueillir des logements et des bureaux. Même opération pour l’ancien hôpital puisque 150 nouveaux logements seront construits sur le site aux côtés d’activités de formation. 

Une solution pour répondre au besoin de logement porte sur la transformation de biens vacants. Un levier dont votre commune s’empare ? 

Il est très important et le potentiel est substantiel, en particulier dans le centre-ville avec des logements vieillissants, aux faibles performances énergétiques. Nous incitons donc les propriétaires à engager des travaux de rénovation en les soutenant financièrement dans le cadre de l’opération Opah-RU, au titre de l’action Cœur de ville. 

Peut-on déjà établir un premier bilan du PLH 2019-2024 du Pays Voironnais ?

 Il est positif, car nous allons parvenir à atteindre l’objectif initialement inscrit au programme de constructions de 700 logements par an sur nos territoires au cours de la période définie, tout en maintenant un équilibre entre les différentes formes d'habitats. Sur notre commune plus précisément, nous avons produit environ 1 200 nouveaux logements, alors que le minimum instauré dans la feuille de route du PLH était de 1 000 constructions. 

Est-ce suffisant pour répondre à la demande ? 

La demande devrait ralentir, à la fois pour des raisons conjoncturelles et démographiques. Ainsi, notre objectif sera de construire en moyenne 140 nouveaux logements chaque année. Il est également important de souligner que nous n'avons pas l'intention de voir notre population augmenter significativement, pour atteindre 25 000 habitants. À 21 000 résidents, nous sommes actuellement à une situation d’équilibre qui nous convient, et que nous n’aspirons pas à bouleverser. 

Êtes-vous un maire bâtisseur ? 

Je crois beaucoup au développement des collectivités. Pour maintenir une dynamique de territoire, il est fondamental de bâtir, car le risque est sinon de se confronter au déclin. Cependant, le sujet de l’immobilier et plus précisément du logement représente sans doute le sujet le plus délicat à gérer pour un maire, parce que nous touchons à l’équilibre même de la commune et à des sensibilités individuelles contradictoires. Ainsi, une commune doit trouver des solutions adaptées en adaptant le PLU et le PLH, et surtout entretenir le dialogue avec la population pour avancer conjointement.

R. Charbonnier

Le PLH du Pays Voironnais 2019-2024

31 communes,

98 000 habitants,

684 logements neufs par an (dont 158 logements sociaux), soit 4 105 sur six ans,

400 logements réhabilités par an,

73 % des objectifs concentrés sur les pôles urbains,

4,7 M€ investis pour l’amélioration de l’habitat

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