Jérôme Rubes, Métropole de Grenoble : Nous souhaitons construire 1 300 logements sociaux par an

Le PLH de la Métropole couvrant la période de 2017 à 2022 a permis de construire 18 000 logements. Ces résultats sont-ils satisfaisants ? 

Nous avons atteint les objectifs globaux avec la construction d’environ 2 900 logements par an, toutes catégories confondues. Cependant, la part de logements sociaux dans cette production est de 33 %, alors que l’objectif établi dans le programme local de l’habitat s’élevait à 47 %. En six ans, nous avons ainsi construit 5 895 logements sociaux, soit une moyenne de 983 par an, tandis que notre ambition était d’en réaliser 1 300. Nos résultats se situent en deçà des attentes fixées. 

Quel sera le grand enjeu du prochain PLH 2025-2030 ? 

Nous voulons maintenir le niveau de production à 2 550 logements par an, mais en atteignant absolument la construction de 1 300 logements sociaux. Ceci pour répondre à une hausse des besoins en logements sociaux, pour laquelle nous ne pouvons satisfaire qu’une demande sur six à ce jour. 

Vous souhaitez également vous appuyer sur le levier de la rénovation des bâtiments existants. Pourquoi ? 

La Métropole entend limiter la construction neuve afin de restreindre l’étalement urbain. Cela va dans le sens des exigences fixées par les lois zéro artificialisation nette et Elan. Nous mettons donc en œuvre de nouvelles stratégies ciblant le parc existant, en particulier les logements vacants ou sous-occupés. Il s’agit d’un changement important. De cette façon, nous pensons réhabiliter et transformer 400 logements par an en habitat social. 

Quelles sont les autres orientations du futur PLH ? 

Nous voulons assurer un équilibre territorial de l’offre, en produisant suffisamment de logements locatifs sociaux dans les communes qui n’ont pas atteint leurs objectifs. Tout ceci, dans un contexte de préservation des ressources et de l’environnement. 

À l’heure de la crise du logement, le rôle d’une collectivité en matière d’habitat ne devient-il pas stratégique ? 

En de tels moments, l’objectif de la Métropole est de veiller à ce que chacun puisse bénéficier de conditions de logements décentes. Il est donc légitime de placer de grandes attentes sur la collectivité, car nous sommes le premier acteur de proximité. Avec des logements qui se vendent de plus en plus chers et du foncier qui se fait de plus en plus rare, à nous d’agir pour stabiliser les prix du foncier, et également de soutenir la dynamique de productions de logements, sociaux en particulier, dans un contexte où l’État se désengage.

R. Charbonnier

Le PLH sur la Métropole de Grenoble