Adrien Cartier, directeur général de SMBA : Nous devons élargir géographiquement nos chantiers

Quelle est la visibilité de votre carnet de commandes pour les mois à venir ?

 Nous observons une reprise qui s’est débloquée récemment grâce, entre autres, aux promoteurs immobiliers qui ont vendu l'ensemble de leurs logements à des bailleurs sociaux. Après un coup d’arrêt constaté fin 2023, les projets cette année ont été décalés de juin à septembre. Si bien que jusqu’au mois d’août, nous enregistrons un carnet de commandes rempli à 70 %, puis entre 80 % et 90 % ensuite. 

Votre chiffre d’affaires a-t-il été fortement impacté par la baisse des mises en chantier de logements ? 

L’activité s’est contractée de 20 %. Sur l’exercice 2022-2023, nous réalisions 30 M€ de chiffre d’affaires, et à présent 23 M€. Cette tendance correspond finalement à un nouveau rythme que nous souhaiterions désormais atteindre pour l’entreprise, mais plus proche de 25 M€. Ceci dans une volonté de retrouver une certaine sérénité, pour ne plus courir après les chiffres. 

Durant cette période tendue, quelles mesures avez-vous prises pour pallier le manque d’activité ? 

Notre levier d’ajustement a été de réduire drastiquement l’intérim. Nous n’avons pas reconduit une cinquantaine de personnes, que nous pourrons reprendre au fur et à mesure sur l’année en fonction du rythme des chantiers. Cependant, nous voulons privilégier l’embauche dans la durée. Et surtout conserver nos 70 salariés en leur permettant de travailler dans des conditions optimales afin qu’ils puissent réaliser un travail de qualité. Par ailleurs, nous gérons nos dépenses attentivement, en faisant le dos rond et attendons patiemment des jours meilleurs pour investir dans nos outils de production. 

De quelle façon trouvez-vous les chantiers ? 

Nous nous adaptons aux marchés et à la demande en élargissant notre rayonnement à plus de 1 h 30, 1 h 50 de notre siège à Fontaine, contre une heure auparavant. Dès lors, nous nous sommes fortement développés sur Chambéry et Aix-les-Bains. Sans oublier tout de même le secteur grenoblois dont l’activité demeure centrale pour nous. 

Quel est votre sentiment face à la crise du logement ?

 Les perspectives me semblent plus optimistes pour l’avenir. J’étais bien plus inquiet en novembre. J’observe depuis quelque temps une légère reprise. Les promoteurs avec qui nous travaillons tiennent un discours un peu plus confiant qu’il y a cinq mois. Heureusement pour notre filière.

R. Charbonnier