Sylfen, licorne de l’énergie
Stocker et restituer les énergies intermittentes pour rendre le bâtiment autonome, voire contributeur net d’énergie au niveau d’un quartier ? C’est le pari relevé par Sylfen, installée depuis un an au Cheylas.
« Sylfen apporte la brique manquante au développement des écoquartiers ! » s’enthousiasme Caroline Rozain, cofondatrice de Sylfen. La société essaimée du CEA en juin 2015 est dirigée par Nicolas Bardi, Caroline Rozain, tous deux anciens du CEA, et Marc Potron, au profil plus industriel. Elle s’appuie sur une technologie de rupture, fruit de 12 années de travaux scientifiques, associant stockage (batterie), et production d’énergie locale grâce à une pile à combustible réversible à hydrogène. « De façon simple, lorsque le bâtiment produit trop d’énergie, les batteries se rechargent, et le surplus est transformé en hydrogène et stocké. Quand les besoins sont supérieurs à l’énergie disponible, les batteries apportent une réponse immédiate, et l’hydrogène complète l’offre d’énergie dans la durée, en fournissant en plus de la production de chaleur. » Tous les besoins d’un bâtiment – éclairage, eau chaude sanitaire, gaz naturel – sont couverts. Mieux : les outils logiciels intégrés gèrent et anticipent de façon intelligente les besoins, en fonction des usages relevés.
Une ambition industrielle
Incubée par le CEA, l’équipe a successivement migré à Minatec Entreprises, Savoie-Technolac, puis InnoEnergy à Grenoble. Elle s’est installée le 11 mai 2020 au Cheylas, durablement cette fois, sur une ancienne friche d’Arcelor Mittal, autrefois les Forges d’Allevard. Ses locaux voisinent avec l’ancien laminoir, sur un tènement industriel de 30 hectares. « Avec 460 m² de locaux techniques sous plus de 6 mètres de plafond, nous nous donnons les moyens de nos ambitions industrielles », précisent les fondateurs. Le prototype du smart energy hub est déjà sorti des ateliers. La première unité industrielle part dès ce mois de juin à Turin sur une zone d’activités, le second dans une municipalité d’une île de la baie de Naples. Les autres systèmes produits en série équiperont des bâtiments commerciaux ou privés en France ou Europe de l’Ouest dans les mois prochains. « Nous aurons bientôt une capacité de production d’un module par semaine. Sylfen a vocation à cibler 50 % de la surface de bâtiments construits en Europe, là où l’énergie est la plus carbonée ! »
Infos clés
Stockage et production d’énergie pour le bâtiment
Le Cheylas
Levées de fonds en préparation
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