Haventure au cœur des progrès médicaux mondiaux
Créé en 2012 par Stéphane Lavallée, l’accélérateur Haventure a déjà contribué à l’émergence de 11 start-up de la robotique chirurgicale. Ses équipes concourent à faire de Grenoble une capitale de cette spécialité. L’ambition est à présent de taille : favoriser la création d’une centaine de start-up d’ici 10 ans ! Retour sur un projet visionnaire avec Stéphane Lavallée, président d’Haventure et cofondateur de plusieurs entreprises de la filière.
Passer, grâce aux nouvelles technologies, de la chirurgie de bloc opératoire, bien connue du XXe siècle, à la chirurgie digitale, assistée par la robotique, du siècle suivant… Cette transformation profonde du métier de chirurgien est celle qui focalise toute l’attention de Stéphane Lavallée, depuis ses premiers travaux de recherche et sa thèse de doctorat en 1989 et les multiples collaborations qu’il a nouées avec des équipes médicales de renom. Aujourd’hui à la tête de eCential Robotics (plus de 100 brevets dans la robotique chirurgicale, 100 collaborateurs à Gières), ce serial entrepreneur grenoblois a contribué, via l’accélérateur Haventure notamment, à la création d’une douzaine de start-up innovantes. Toutes exercent dans les technologies médicales et la robotique, en adressant des spécialités spécifiques – arthroplastie totale de la cheville (Extremis Robotics), traitement des hémorragies post-partum (Hemosquid), applications orthopédiques (KAT Robotics), lésions des ligaments du genou (LinkX Robotics), chirurgie rachidienne robotisée (SpinEM Robotics), ostéotomies autour du genou (Ostesys), chirurgie endoscopique ORL (Zentacs Robotics)… « Les chevilles, les genoux, la colonne vertébrale sont des chirurgies difficiles, qui ne donnent pas toutes une entière satisfaction en termes de mobilité après opération. Grâce aux logiciels d’intelligence artificielle, à une visualisation en 3D et à l’assistance d’un bras robotisé, un chirurgien peut atteindre les zones à opérer avec une extrême précision, au degré près par exemple sur l’axe d’une articulation, quand il approchait plutôt 10° auparavant. Il est alors possible de passer de 80 % environ, à 98 % de taux de succès des opérations grâce à ces techniques », énonce Stéphane Lavallée. Ces résultats se constatent déjà dans les grands hôpitaux américains, les premiers à avoir adopté ces systèmes, et dans les établissements de santé équipés en Europe. Ajoutons que ces nouvelles chirurgies mini-invasives réduisent les durées d’hospitalisation et permettent un rétablissement beaucoup plus rapide.
Une filière en plein développement
« Nous contribuons très fortement aux progrès de la médecine et croyons en la diffusion de ces technologies pour améliorer la santé des patients. C’est particulièrement vrai dans les cas d’impasses thérapeutiques. Uromems, par exemple, est un mini-dispositif implanté dans le corps humain, qui permet de passer d’un état d’incontinence sévère, à la continence. Les premiers dispositifs ont été posés en France dans le cadre d’une étude clinique. La récupération de cette fonction est tout simplement émouvante et miraculeuse pour les patients concernés », poursuit Stéphane Lavallée. Les perspectives de la robotique chirurgicale sont donc immenses. Au total, la filière de la robotique chirurgicale apparue depuis 30 ans à Grenoble forme un écosystème de plusieurs entreprises rassemblant un millier d’emplois. « Les sociétés que j’ai cofondées représentent environ 600 personnes sur ce total. Mais ce n’est qu’un début. Dans les 10 ans, nous pensons pouvoir développer une centaine de sociétés employant 10 000 personnes. Tout cela est possible grâce aux compétences électroniques, logicielles et en dispositifs médicaux, présentes ici à Grenoble, et aux partenaires financeurs, tant publics (État, Bpifrance, Région, Métropole…) que privés qui sont à nos côtés », termine Stéphane Lavallée.
E. Ballery
Infos clés
- Accélérateur dédié aux start-up de la robotique chirurgicale
- Activités : mentorat, formation, soutien d’experts en qualité et affaires réglementaires, ingénierie de financement, juridique, etc.
- 15 personnes
- 11 start-up créées, dont 4 cédées à de grands acteurs du marché
- 200 brevets, 15 produits certifiés CE/FDA
A savoir
- Haventure a levé en janvier dernier 3,15 M€ en fonds d’amorçage, représentant 450 k€ pour sept start-up de son écosystème.
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