Le jour où... "J’ai créé ma librairie avec ma fille"
Passionnée de livres, Cathy Fumat a finalement concrétisé son rêve : ouvrir une librairie. Sa fille, Chloé Merle, issue du secteur du bâtiment, est à ses côtés.
« C’est une reconversion pour toutes les deux, affirme Cathy Fumat. J’ai géré une maison d’hôtes pendant 11 ans au cœur du Trièves et l’envie de créer une librairie me tenaillait depuis l’adolescence. J’ai longtemps hésité, car même si je suis issue d’une famille de grands lecteurs, je me sentais « illégitime ». Lorsque ma fille Chloé fut victime d’un accident, en 2019, elle s’est dit qu’il était temps pour elle de changer de trajectoire professionnelle. Ce fut le déclic. Ensemble, nous avons ressorti toute la documentation que nous avions patiemment accumulée sur la création d’une librairie. Ce local commercial, à Monestier-de-Clermont, était vide depuis six ans. Nous avons acheté le tènement immobilier et lancé des travaux qui ont duré un an. Tout a été financé par nos fonds propres, sans aucune aide. Nous avons suivi une formation de libraire en distanciel durant le confinement, avec encore nos jobs respectifs à côté. La Nouvelle a ouvert en août 2021. Elle reflète parfaitement notre idée d’une librairie généraliste (du roman et BD aux mangas et essais), avec un salon de thé cosy, un jardin et un préau pour prendre le temps, suivre des ateliers, assister au vernissage d’une expo… Un lieu de culture et d’échanges pour tous les âges. »
Gourmandises de l’esprit et du palais
« Je voulais être cheffe d’entreprise. Le côté commerce de la librairie, c’est surtout moi, complète Chloé Merle. Ma mère et moi, nous avons appris à travailler ensemble. La règle : tout se décide d’un commun accord. J’ai les idées qui fusent, elle tempère. Le plus dur est d’apprendre à gérer les commandes : ne pas se laisser emballer par un succès probable ni par un coup de cœur personnel. Nous devons rester rationnelles, tout en gardant un fonds de livres qui fait l’esprit de la librairie. La Nouvelle propose déjà 8 000 références. Je travaille à dénicher de nouveaux fournisseurs un peu décalés, comme le Chocolat de poche, pour des ventes additionnelles. Et nous développons les livres d’occasion : ils ne phagocytent pas les livres neufs, au contraire ! L’objectif du salon de thé est de réaliser 15 % du chiffre d’affaires global. En plus d’une jolie carte de boissons, nous concoctons chaque jour une nouvelle gourmandise pour nos clients. Le salon de thé est indispensable, car il ouvre la porte à des personnes qui ne seraient jamais entrées pour acheter un livre. Nous tenons à faciliter l’accès à la culture pour tous ! »
R. Gonzalez
Infos clés
- Librairie, salon de thé, expositions
- 80 Grand-Rue à Monestier-de-Clermont
- 2 personnes
- CA 2022-2023 : 200 k€
A savoir
- Chloé Merle est également présidente de l’Union économique de Monestier-de-Clermont.
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