Jérôme Catz milite pour la street credibility des entreprises
Commissaire d’exposition indépendant et enseignant vacataire Street Art à l’UGA, Jérôme Catz a créé le Street Art Fest Grenoble-Alpes il y a huit ans, convaincu du facteur différenciant de cette discipline pour le territoire et ses entreprises.
Dans une première vie, il fut snowboarder professionnel, sponsorisé par Rossignol. « J’étais payé pour avoir un très mauvais bilan carbone : j’ai beaucoup voyagé par le monde, j’allais là où la neige tombait. » Rattrapé par sa passion des arts graphiques, Jérôme Catz se pose en 2003. Avec le soutien du constructeur voironnais de skis et de snowboards, il crée Spacejunk à Grenoble, espace d’exposition dédié à ses mouvements de prédilection, le lowbrow, le pop surrealism, le street art. Et duplique le concept ailleurs, de Bourg-Saint-Maurice à Lyon en passant par Bayonne. Dans la foulée naît le Street Art Fest Grenoble-Alpes, qui invite muralistes, graffeurs et pochoiristes du monde entier à s’exprimer à travers la ville, d’abord, puis dans différentes communes de la métropole. Édition après édition, le Street Art Fest a gagné ses lettres de noblesse, réussissant à imposer le street art comme une esthétique culturelle tout aussi légitime et populaire que la peinture ou le théâtre.
Plus gros festival de street art en Europe
Plus de 335 fresques ornent déjà le territoire grenoblois. Surtout dans l’espace public, mais aussi dans les entreprises : « Nous avons réalisé des œuvres pour Caterpillar, STMicroelectronics et ARaymond, par exemple. Pour Area aussi, récemment, 2000 m2 sous le pont de Catane, dans le cadre des travaux d’élargissement de l’A480 », détaille Jérôme Catz. Chaque édition du Street Art Fest coûte entre 550 et 750 k€. « Seulement » 75 k€ sont financés par les collectivités. « Tout le reste provient des prestations et surtout du mécénat d’entreprise. Le milieu économique, tourisme compris, a pris conscience de l’importance du street art pour la notoriété du territoire. » De toutes tailles et de tous secteurs, de Petzl à IserMat, d’Audras & Delaunois à Alma en passant par les fleurons industriels, elles sont près d’une soixantaine d’entreprises à accompagner l’événement vers sa consécration internationale. « Depuis cinq ans, nous sommes devenus le plus gros festival de street art en Europe, se réjouit l’organisateur. C’est d’autant plus remarquable que nous nous sommes développés sans l’aide des médias nationaux, qui ne s’intéressent guère aux initiatives culturelles sous une ligne Bordeaux-Lyon. » Tout en s’attelant à structurer un réseau d’affaires autour du festival, Jérôme Catz voit toujours plus grand : l’édition 2023 durera cinq semaines (du 27 mai au 2 juillet) et révélera les talents d’une cinquantaine d’artistes de tous les continents.
R. Gonzalez
Infos clés
« Les entreprises peuvent proposer à leurs employés de participer bénévolement à l’organisation du festival, dans le cadre de leur politique RSE. »
Commentaires 1
Qui aujourd'hui est devenu un très bel évenement, indispensable à la ville,
Bravo Monsieur Catz
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