Les leçons des organisations résilientes : le rôle majeur de l’écosystème
Bien que le concept de résilience organisationnel ne soit pas nouveau – l’article de Gary Hamel et Lisa Walikangas “The quest for resilience”, publié dans la Harvard Business Review, est considéré comme l’une des principales références en la matière –, de nombreux cas pratiques sont, crise oblige, observables depuis quelques semaines. Ils ne manquent pas de livrer leur lot d’enseignements.
Quand la crise stimule les organisations : de la prime donnée à certaines industries à la validation de choix stratégiques pertinents
Alors que de nombreuses industries souffrent des effets de la crise que nous traversons, certaines ont vu, dans la situation nouvelle, une opportunité de développer, parfois de façon très sensible, leur activité. Après dix ans de recul, notamment au profit des smartphones, les ventes d’ordinateurs portables devraient bondir de 3,3 % en 2020. Sur les six premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires de Lego a progressé de 7 %. Une performance remarquable quand on garde en mémoire les difficultés récentes du fabricant danois de briques en plastique qui avait dû supprimer 10 % de ses effectifs en 2017. De tels exemples pourraient être multipliés, sans que l’on puisse en retirer d’enseignements vraiment applicables pour les industries sévèrement touchées par la crise que sont l’automobile ou l’aéronautique : la nature même de l’activité explique les difficultés ou les opportunités rencontrées. Certains choix stratégiques s’avèrent sans doute plus transposables d’une industrie à l’autre. Les efforts entrepris en vue de sa transformation digitale permettent ainsi à Pernod- Ricard de sortir renforcé de la crise. Encore fallait-il engager ces derniers suffisamment tôt. Au-delà de ces exemples, et le constat ne nous étonnera pas, quel que soit le secteur observé, une constante demeure : la capacité à construire sa résilience avec son écosystème.
De la résilience organisationnelle à la résilience écosystémique
De Armor-Lux à Outilacier, pour prendre deux PME régionales, et indépendamment de l’activité réalisée, les principaux facteurs de résilience résident dans la qualité des relations avec les partenaires économiques locaux, des fournisseurs aux clients, en passant par les concurrents. Les relations en question sont toujours doubles et peuvent être résumées dans la notion de contribution : quelle est la contribution de mon écosystème et de mes partenaires à mes performances et à ma résilience si c’est de ça qu’il est question ? Quelle est, en retour, et sans doute même en premier lieu, ma contribution à la santé de mon écosystème et de mes partenaires ? Voilà certainement les questions les plus prégnantes qu’il revient aujourd’hui à chaque dirigeant de se poser. Bien qu’extrêmement ambitieux par son ampleur, le plan de soutien et d’investissement de 100 Md€ se montrera rapidement insuffisant si les organisations ne trouvent pas elles-mêmes des leviers de résilience. Pour la plupart, ils résident dans la qualité des relations qu’elles entretiennent avec leur écosystème et les partenaires qui le constituent.
Les principaux facteurs de résilience résident dans la qualité des relations avec les partenaires économiques locaux, des fournisseurs aux clients, en passant par les concurrents.
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