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Présences Grenoble
Experts — Le 2 avril 2019

Exposition de l’économie française aux “risques multiples” : une résilience à renforcer collectivement !

C’est en s’appuyant sur les “risques multiples” qui pèsent sur la conjoncture que Mario Draghi a justifié, début mars, le report de la hausse des taux d’intérêt de la BCE, ainsi que la mise en oeuvre d’autres mesures de soutien à l’activité économique. Ces risques prennent la forme de tensions protectionnistes, d’incertitudes géopolitiques ou encore celle des soubresauts des pays émergents. Difficile dans un tel contexte, marqué par une incertitude croissante, d’opérer les bons choix, que l’on soit en charge des politiques économiques ou à la tête d’entreprises ou d’organisations.

Hugues Poissonnier, professeur à Grenoble École de Management et directeur de la recherche de l’Irima © M. Brichet

Un soutien désormais sans faille de la BCE

La BCE, en affirmant sa volonté de contribuer au renforcement d’une croissance limitée, alors même que des hausses de taux étaient attendues, témoigne de l’importance qu’elle accorde à des risques prenant les formes les plus diverses. Elle se base sans doute également sur ses révisions à la baisse des perspectives de croissance anticipées pour les années à venir : 1,1 % en 2019, 1,6 % en 2020 (contre 1,7 % envisagé pour ces deux années, jusqu’ici). Une nouvelle vague de prêts bon marché aux banques a ainsi été annoncée en vue de maintenir des conditions de crédit favorables et un soutien massif à l’activité économique. Loin semble désormais le temps de l’orthodoxie monétaire qui amenait la BCE à privilégier, comme mentionné dans ses statuts, la lutte farouche contre tout risque d’inflation. Les enseignements des politiques passées et de la confrontation à leurs écueils ont bien été tirés.

De grandes entreprises en pleine forme dont il est légitime d’attendre plus

Les entreprises du CAC 40 semblent, depuis plusieurs années maintenant, défier les prévisions en même temps que les conditions négatives qu’elles doivent affronter. Pourtant largement dépendantes du commerce international et de sa vitalité, elles sont parvenues à augmenter leur chiffre d’affaires cumulé de 7,5 % en 2018. La chute de la Bourse en fin d’année s’expliquait donc bien plus par la peur des investisseurs, anticipant les conséquences de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ou le ralentissement de la croissance chinoise, que par la réalité des chiffres. Les investisseurs ne sont pas les seuls surpris : plus de la moitié des entreprises du CAC 40 viennent d’annoncer pour 2018 des profits supérieurs à leurs propres attentes. Airbus a ainsi vu son bénéfice net progresser de 30 %, quand celui de Total augmentait de 28 % par rapport à 2017. Les hausses de chiffre d’affaires ne se sont donc pas faites, comme cela peut parfois être le cas, au détriment des bénéfices.

De tels résultats constituent d’indéniables bonnes nouvelles économiques. Le contraste apparaît toutefois saisissant entre la santé de nos grandes entreprises, et celle des PME qui reste fragile. Une telle situation appelle naturellement un questionnement sur le rôle de “locomotive” qui devrait être celui des grandes entreprises. Bien sûr, il est difficile de reprocher à la plupart d’entre elles d’aller chercher les perspectives de croissance où elles sont capables de les trouver : loin de la France et, souvent, de l’Europe. Pour autant, elles demeurent des acteurs économiques majeurs sur le territoire national et sur celui que nous partageons avec nos voisins européens. Les effets d’entraînement de l’économie qui découlent des choix des grandes entreprises ne sont plus à démontrer. Néanmoins, à l’heure où l’économie française apparaît davantage sous perfusion monétaire que caractérisée par une grande confiance entre les entreprises, il est légitime d’attendre plus des plus grandes d’entre elles.

Infos clés

Le contraste apparaît saisissant entre la santé de nos grandes entreprises et celle des PME

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