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Economie verte / Smart city - Accueil — Le 8 juin 2023

ZFE : comment éviter la zizanie ?

Malgré une amélioration constante de la qualité de l’air, la pollution reste encore fortement marquée sur le territoire grenoblois. Pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serres dues aux transports, la Métropole assure le déploiement progressif, depuis 2019, de la zone à faibles émissions, avec des restrictions pour les véhicules les plus polluants. Focus sur les dispositions applicables aux professionnels.

© AdobeStock

Si les particuliers doivent se conformer à la ZFE dès le mois de juillet, les professionnels ont quant à eux été les premiers à se plier aux mesures. D’abord, il y a quatre ans, avec l’interdiction de rouler pour les utilitaires légers et poids lourds classés Crit’Air 4 et 5 (voir informations pratiques), sur dix communes de l’agglomération. Puis dans 17 communes supplémentaires un an plus tard.

Depuis le 1er juillet 2022, l’application de la ZFE a franchi un cap supplémentaire, puisque ce sont désormais les véhicules classés Crit’Air 3 qui sont interdits sur les 270 km² du territoire métropolitain. Enfin, d’ici à 2025, seront concernées les vignettes Crit’Air 2. L’objectif étant d’autoriser à cette période seulement les véhicules professionnels de Crit’Air 1, hybride, 100 % électrique, hydrogène ou roulant au gaz.

Des dérogations temporaires

Des changements qui ne se font pas sans difficulté. « Nous y allons crescendo en tenant compte des problématiques des entreprises », assure la collectivité, reconnaissant « qu’il n’y a pas non plus pour le moment une offre pléthorique sur le marché de véhicules à faibles émissions ». Ce qui ne permet pas aux entreprises de faire évoluer leur parc et de se conformer aux mesures. « C’est pour cela que nous avons mis en place des aides et des dérogations. » Dès lors, pour continuer à circuler et à stationner dans la ZFE, une entreprise peut en faire la demande. Selon les besoins, elle peut obtenir un pass de 12 jours, qui lui permettra de se rendre dans les communes de la ZFE ou de les traverser, de façon ponctuelle. Elle peut aussi se voir accorder un délai supplémentaire pour se mettre en conformité.

Maintenir le dialogue

Pas de quoi toutefois rassurer certains professionnels, qui s’inquiètent des échéances à tenir, comme dans le BTP par exemple. Ce que martèle Bertrand Converso, président départemental de la Fédération du bâtiment : « Si nous sommes pour les transitions, pour la décarbonation de nos activités et la qualité de l’air, cette ZFE est l’une des plus restrictives de France. Elle devrait être assouplie ou décalée. » Et d’énoncer les problématiques que soulève son application sur les entreprises du secteur : « L’offre de solutions reste quasi inexistante sur nos métiers, et l’investissement que représentent des véhicules dont les technologies sont encore en devenir est insoutenable. » Bertrand Converso regrette « que l’on ait mis la charrue avant les bœufs. Néanmoins, nous avons un échange constructif avec la Métropole ». « Nous entendons parfaitement que tout n’est pas possible, mais nous avons également le souci de réduire la pollution de l’air. C’est pourquoi des dispositifs d’aides sont proposés », défend la collectivité.

Anticiper quand c’est possible

Des entreprises ont pu anticiper la mise en œuvre de la ZFE en faisant évoluer leurs véhicules, quand ces derniers étaient disponibles. Comme le distributeur Girard et Roux (voir encadré) qui a remplacé 30 % de sa flotte classique roulant au diesel par des véhicules propres. Par contrainte ou par conviction, certains se sont donc engagés dans la transition écologique – non sans difficulté –, mais avec cette idée que la ZFE correspond à une nécessité environnementale.

R. Charbonnier

* Données Atmo Isère

Informations pratiques
  • Chaque véhicule professionnel doit obligatoirement afficher la vignette sur son pare-brise afin de circuler et rouler dans la ZFE.
  • 27 communes de l’agglomération grenobloise sont concernées par la ZFE.

Se conformer aux mesures de la ZFE

L’entreprise doit opter pour des véhicules à faibles émissions. Suivant son secteur d’activité, elle a trois possibilités : réaliser un rétrofit de son véhicule en le convertissant du thermique à l’électrique ou au gaz (ne concerne que certains modèles pour l’heure) ; investir dans un véhicule à hydrogène, électrique, GNV ou GPL ; choisir des solutions de mobilités alternatives comme le vélo (une solution s’adressant à une partie des professionnels seulement).

Obtenir des aides

Si l’entreprise a le projet d’investir dans le changement de sa flotte de véhicules, elle peut être aidée par la Métropole et l’État, jusqu’à 18 000 euros pour financer jusqu’à cinq véhicules par exemple. L’État propose un bonus écologique de 8 000 euros maximum pour l’achat ou la location d’une camionnette.

Les dérogations

Malgré tout, difficile pour certains professionnels de convertir leur véhicule thermique en véhicule propre en raison, notamment, d’une offre sur le marché trop faible ou quasi nulle. C’est pourquoi la Métropole propose des dérogations dans les cas suivants : « Offre défaillante, usage particulier, métier spécifique, véhicule très technique, entreprise en difficulté. » Autre dérogation possible : le pass 12 jours qui concernent seulement les professionnels ne circulant que très rarement dans la ZFE.

Amendes

En cas de non-respect des mesures, il en coûte 68 euros pour un véhicule léger, 135 euros pour un poids lourd.

Pour plus d’informations : https://www.grenoblealpesmetropole.fr/546-circuler-dans-la-zone-a-faibles-emissions-zfe.htm

Le calendrier de la ZFE

Depuis mai 2019 
Interdiction aux véhicules utilitaires et poids lourds classés Crit’Air 4 et 5 de circuler dans la ZFE. Soit ceux roulant au diesel et ayant enregistré leur première immatriculation entre 1997 et 2009.

Depuis juillet 2022 
Interdiction aux véhiculesutilitaires classés Crit’Air 3 de circuler. Soit les poids lourds datant d’avant 2014 et roulant au diesel, et les utilitaires essence datant d’avant 2006 et diesel d’avant 2011.

Après juillet 2025
Les véhicules classés Crit’Air 2 seront interdits. Soit les PL roulants au diesel immatriculés avant 2014, les véhicules diesel et essence datant d’avant 2011. Seront alors autorisés à circuler dans la ZFE : les véhicules de Crit’Air 1 qui ne roulent plus au diesel, mais à l’essence (normes Euro 5 et 6, ainsi que la norme Euro VI pour les poids lourds), à l’électrique, l’hydrogène, au GNV, au GPL.
 

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