8e Rencontres Business Hydro : le stockage, la force de l’hydroélectricité 

Le propre des énergies renouvelables, telles que le solaire ou l'éolien, est leur intermittence. Or l'un des enjeux est de pouvoir fournir de l'électricité à tout instant. À mesure que la part des énergies renouvelables intermittentes augmente dans la production totale d'électricité, la question du stockage et de la flexibilité se pose de façon encore plus prégnante.

“Les perspectives à l'horizon 2050 est que la production d'électricité provienne pour moitié du nucléaire et pour moitié des énergies renouvelables”, avance Roland Vidil, président d’Hydro 21, organisatrice de Business Hydro. “L'hydroélectricité apparaît ainsi indispensable au fonctionnement du réseau”, pointent les membres de l'association. 

Avec 13% de la production électrique française, l’hydroélectricité est la deuxième source derrière le nucléaire. Certains jours, elle peut représenter jusqu’à 25 % de la production électrique nationale. Son point fort : elle permet des ajustements rapides permettant de compenser la variabilité des autres sources d’énergies renouvelables. 

Sept nouveaux projets de Step en France

Les Step (Stations de Transfert d’Energie par Pompage) constituent l’un des équipements assurant cette régulation grâce à leur système de pompage. Autrement dit, ces installations hydroélectriques turbinent l’eau en période de forte demande d’électricité et reconstituent le stock par pompage en période de faible consommation. La France compte aujourd’hui six Step dont deux en Isère, au Cheylas et à Grand’Maison. Construites et exploitées par EDF Hydro, elles totalisent une puissance de 5000 MW (20% de la puissance totale du parc hydroélectrique français). À elle seule, Grand’Maison représente une puissance de 1800 MW, soit l’équivalent de deux réacteurs nucléaires. Il s’agit de l’installation la plus puissante d’Europe. 

“Les besoins en Step sont aujourd'hui très importants, affirme Manuel Lenas, directeur d'EDF Hydro Alpes. Nous avons besoin de 1500 MW supplémentaires d'ici dix ans.” Afin de fournir cette puissance, EDF travaille actuellement sur sept projets de Step, dont celui de Montézic dans le Massif Central. Dans ce cas, l’idée est de rajouter une centrale de 460 MW à celle existante, d’une puissance actuelle de 900 MW.

Face aux enjeux, les projets semblent cependant encore insuffisants. Les membres d’Hydro 21 estiment qu’à l’avenir 25 % de la production des énergies intermittentes devra être stockée. Les besoins en installations hydroélectriques s’avèrent donc considérables, qu’elles soient nouvelles ou qu’il s'agisse d’amélioration de la puissance des centrales existantes. 

F. Combier

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