Entretien avec Coraline Saurat, élue locale et présidente de la Communauté de Communes de la Matheysine
Originaire de Matheysine, élue locale, et présidente de la CCM depuis le mois de juillet dernier, Coraline Saurat évoque son territoire avec passion et lucidité. Autant de forces pour affronter les défis de l’avenir.
Quelles sont les spécificités de la Matheysine ?
Elles sont multiples. Outre son étendue et sa faible densité de population, le territoire se distingue d’abord par sa diversité géographique. Pour imager mon propos, il me suffit d’évoquer les lacs de Laffrey ou du Monteynard, le pays de Corps ou l’Alpe du Grand Serre. Bien sûr, l’histoire des mines et d’un très long plan social reste dans les mémoires. Pour ma part, je crois qu’il ne faut pas dissimuler son passé. Et j’affirme même que j’en suis fière. Pour autant, il ne doit pas occulter l’avenir, basé sur la puissance et la vigueur de nos trois grands piliers : le binôme industrie-service, le tourisme et l’agriculture.
Une activité économique finalement diversifiée…
Diversifiée, vivante et pleine de ressources ! Tout d’abord, la variété de nos paysages offre un potentiel touristique assez exceptionnel, autour de ces activités : ski, randonnée, pêche, activités nautiques ou encore découverte de deux des sept merveilles du Dauphiné…
Le territoire est par ailleurs constitué de 33 % de terres agricoles et du plus grand alpage d’Europe. Éleveurs et agriculteurs proposent des produits de grande qualité et font vivre des traditions gastronomiques qui sont une chance pour l’Isère. Enfin, à seulement 40 minutes de la métropole, dans un cadre idéal, nos entreprises trouvent du foncier que nous adaptons à leurs besoins, et des solutions d’accompagnement technique et financier. Quant aux particuliers qui souhaitent s’installer, ils bénéficient de l’accueil de nos commerçants, et ont aussi à disposition des infrastructures scolaires, de la crèche au lycée, de santé, avec un hôpital et des médecins.
Qu’en est-il pour demain ?
Notre territoire est parfois injustement considéré alors qu’il possède des atouts formidables. Nous travaillons pour qu’il soit perçu à sa juste valeur, et bénéficie de toute la reconnaissance qu’il mérite au titre de son attractivité. Une identité forte est en train d’émerger, autour d’une vision commune, d’une politique transpartisane et fédératrice, portée à la fois par les habitants et de nouveaux acteurs qui font le choix de la Matheysine.
Philippe Napoletano
Fabien Mulyk, vice-président délégué à la montagne et à l’agriculture, maire de Corps |
Arnaud Chattard, vice-président délégué au tourisme et à l’attractivité du territoire, président de Matheysine Tourisme, maire de Lavaldens |
Eric Bonnier, vice-président délégué au développement économique et à l’emploi, président de l’Association pour le développement de la Matheysine, maire de la Mure |
Agriculture et de l’alimentation : un label, un salon
La politique de développement de l’agriculture en Matheysine a abouti à l’obtention du label PAT (Projet alimentaire territorial), basé sur le soutien à l’installation d’agriculteurs, des circuits courts ou des produits locaux dans les cantines. À cet effet, un salon de l’Agriculture et de l’Alimentation se déroulera au siège de la communauté de communes le 30 septembre et 1er octobre. La journée de vendredi sera destinée aux professionnels : producteurs, élus, gestionnaires de restaurants collectifs et restaurateurs. Échanges, conférences et ateliers seront organisés autour de l’animation de l’autonomie alimentaire du territoire. Le samedi sera quant à lui consacré à la rencontre entre producteurs et consommateurs. Car si les circuits courts sont appréciés de tous, les particuliers ne connaissent pas toujours les bonnes adresses près de chez eux. Cette journée de convivialité sera ponctuée par un concours de recettes traditionnelles ou créatives, confectionnées sur place ou à la maison. Fabien Mulyk, vice-président délégué à la montagne, à l’agriculture et à la forêt, ajoute : « Aborder les sujets de l’agriculture et de l’alimentation offre la possibilité de s’ouvrir sur d’autres thèmes, comme le pastoralisme ou l’entretien des paysages. Si les comices agricoles ont disparu, peut-être cette première manifestation constituera-t-elle les bases de leur renouveau. » |
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